Soldes : un modèle à revoir pour les commerçants indépendants. Exemple à Bergerac

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  • Publication publiée :10 janvier 2024
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C’est le début des soldes d’hiver aujourd’hui. Et alors que selon le dernier sondage Ifop près de 6 Français sur 10 n’ont pas l’intention de s’y intéresser ou ont prévu d’y consacrer un budget moindre, les commerçants indépendants de Bergerac essayent, soutenus par la météo, de rester optimistes, même si tous le concèdent : les soldes n’ont plus grand sens aujourd’hui. Ce qui dénote notamment ces dernières années, c’est le timing de ces promotions, estime Olivier Palier, gérant du magasin Tizio, place Louis de la Bardonnie.

« Les soldes, il ne faut pas oublier une chose, c’est qu’à la base, c’était pour éliminer les fins de séries en fin de saison. Or là on se retrouve quand même au début de la saison puisqu’il ne commence à faire froid que maintenant. Il y a un modèle à revoir, c’est certain, c’est évident. Dans le textile, il faut qu’on travaille avec les saisons. L’hiver commence plus tard, pourquoi on ne décale pas les dates de soldes ? » Olivier Palier, gérant du magasin Tizio, place Louis de la Bardonnie.

Question rhétorique en fait pour nombre de commerçants qui pointent le lobby des grands magasins parisiens et des grandes enseignes qui ont dénaturé le principe des soldes.

« Le vrai souci, ce sont toutes ces soldes privées en permanence. Il faudrait remanier ça et faire des vraies réglementations parce que le problème, il est là. Tout ce qui est promo, ventes privées, rien n’est réglementé. Chacun fait comme il veut. Et puis les franchises, elles font ça toute l’année. Donc voilà, nous petit indépendants on ne peut pas faire ce genre de choses. Il faudrait tout revoir. » Fabienne Cologni, gérante du magasin de vêtement Fashion Day dans la rue du Mourier.

Les franchises dans le viseur donc des indépendants qui se retrouvent, disent-ils, contraints de s’inscrire malgré eux dans ce système.

« On est contraints de faire des remises quand les franchisés en font parce que si on ne suit pas le mouvement, les gens ne nous regardent même pas. Si en plus, on ne fait pas les soldes, les gens ne viendront pas. » Maxime Vincenot, gérant de Max’Him dans la Grand Rue.

Les franchises qui mèneraient donc toujours la danse, mais qui sont à leur tour dans une mauvaise passe. Les fermetures d’enseignes se multiplient. Rien que dans le centre-ville de Bergerac, les chaussures André et le magasin pour enfants Sergent Major ont été contraints de baisser le rideau il y a quelques jours.

Les indépendants eux résistent et mettent en avant des produits de qualité, durables, un vrai service. Cela reste pourtant le pot de terre contre le pot de fer. Les commerçants invitent donc les consommateurs à la vigilance et à redonner du sens à leur acte d’achat.

Pour être sûr de faire une bonne affaire pendant les soldes, mieux vaut s’attarder sur les produits que l’on a déjà vus en rayon il y a plus d’un mois, conseillent certains. Les soldes, c’est jusqu’au 6 février.