La fondation Le Refuge, qui existe depuis 2003, s’est donnée pour objectif de prévenir et lutter contre l’isolement des jeunes LGBTQIA+ (Lesbienne, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe, Asexuel…). Concrètement, elle soutient les jeunes de 14 à 25 ans victimes de LGBT phobie et/ou rejetés par leurs familles, et ce, à travers une ligne d’écoute, accessible 24h sur 24 et 7 jours sur 7 (06.31.59.69.50) et via l’accompagnement et l’hébergement, à Bordeaux notamment, de ces jeunes exclus de chez eux.
La fondation qui est présente à travers 19 délégations régionales avec des correspondants relais dans les départements. En Dordogne, c’est Romain Vernaujou qui a endossé ce rôle, il y a quelques mois maintenant. Son objectif : promouvoir la fondation et sensibiliser aux LGBT phobies. C’est le 3e axe du Refuge, l’intervention dans les collèges et lycées, mais aussi auprès des personnels des entreprises ou directement auprès de la population, car même si à travers les séries, les émissions de télévision, la culture populaire accorde plus de visibilité aux LGBT, au quotidien, il reste fort à faire estime Romain.
« Il arrive encore que les parents n’acceptent pas, que les parents rejettent leur enfant. Il y a encore beaucoup de travail. On est encore sur des personnes qui préfèrent en finir parce que c’est une pression monstre. Il faut savoir que c’est ultra-violent. On a sur la ligne des jeunes qui sont brisés, tout simplement, parce que vous n’imaginez pas être rejeté par vos parents et il faut que ces personnes-là puissent se reconstruire. Des fois, ça peut même être plus difficile : des jeunes qui peuvent être menacés de mort… ça va très très loin, donc il faut les protéger ces jeunes. » Romain Vernaujou, correspondant relais Le Refuge en Dordogne
Et Romain d’illustrer avec quelques chiffres : plus de 8.000 appels sur la ligne du Refuge en 2022 contre 7.000 un an plus tôt et toujours près de 400 jeunes hébergés et accompagnés par les travailleurs sociaux de la fondation.
Et pour éviter d’en arriver là, un mot d’ordre donc : la prévention. Depuis sa prise de fonction, Romain s’est employé à développer un réseau de partenaires potentiels : associations, collectivités. Il n’a pas encore eu l’occasion de proposer des interventions dans les établissements scolaires mais invite ceux-ci à s’emparer de la question. Et puis il recherche donc des bénévoles pour mailler le département et développer les actions de sensibilisation aux LBGT phobies.
“Faire un cinéma-débat, les interventions en milieu scolaire, pourquoi pas être bénévole sur la ligne du Refuge, ça peut être faire une quête, pour les jeunes de Bordeaux, de produits de première nécessité, ça peut être plein de choses.”
Tous les profils sont les bienvenus, LGBT ou simplement allié, seul impératif : avoir un casier judiciaire vierge. Des formations seront naturellement proposées aux bénévoles. On peut se renseigner directement auprès de Romain Vernaujou (06.23.04.08.58) ou via Le Refuge.
À noter que la fondation, reconnue d’utilité publique, n’intervient pas sur le terrain du militantisme et que si son image a été entachée dans les années passées, Romain Vernaujou souligne que la direction a été renouvelée et vise aujourd’hui une démarche plus professionnelle et bien encadrée.
Les infos en plus – Le placement des jeunes mineurs auprès du Refuge passe nécessairement par le juge des affaires familiales. – Le Refuge vient également en aide aux réfugiés et demandeurs d’asile, qui ont quitté leur pays du fait de leur homosexualité ou de leur transidentité. |