À Bergerac, La Traverse s’ouvre pleinement aux publics

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Le café de La Traverse a officiellement ouvert ses portes. On risque d'y croiser Anouk, chargée de l'accueil (à gauche), Michel, du Repair Café ou encore Pierre Meisel, le coordonnateur (à droite)
  • Publication publiée :5 janvier 2024
  • Post category:Actus

À Bergerac, un nouveau défi se présente aux équipes de La Traverse. Après une première année essentiellement dédiée aux travaux, (3.900m² déjà réhabilités, il en reste 600m², ndlr), la poignée de salariés et les dizaines de bénévoles peuvent officiellement accueillir du public dans l’ancienne manufacture des tabacs, derrière la gare. L’objectif, on le rappelle, était de créer un écosystème inclusif, solidaire au cœur d’un quartier en perte de dynamisme.

Dans les faits, c’est une sorte de petit village qui en train de prendre forme au nord de Bergerac. Un village avec en son centre, au sens littéral comme figuré, un café associatif, La Manoque. C’est par exemple là que se déroulent le marché de producteurs, le café Tricot, les rendez-vous d’accès au droit, les ateliers d’écriture ou encore les rendez-vous culturels. Un catalogue d’activités amené à se développer avec les envies de chacun, car l’enjeu est bien là : proposer aux habitants de ce quartier une politique inclusive plutôt qu’une politique dite sociale. Explication avec Pierre Meisel, le coordonnateur de la Traverse.

« Les politiques sociales, c’est, on décide à la place des autres ce qui serait bien pour que ça aille mieux socialement. Et les politiques d’inclusion, c’est de dire : vous êtes des citoyens comme les autres, et vous savez très bien ce qu’il vous manque pour que ça aille mieux dans votre vie, et on va vous accompagner. » Pierre Meisel, le coordonnateur de la Traverse.

Aux citoyens donc de suggérer des initiatives. C’est dans cette idée que deux cuisinières vont s’installer dans le café. À la fois pour proposer des plats préparés, mais surtout des ateliers culinaires qui permettront, eux aussi, de faire venir habitants du quartier, bénéficiaires d’organismes sociaux ou médico-sociaux ou encore neo-ruraux. L’autre mission de l’asso étant de favoriser la mixité. Pour y contribuer, il y a déjà la maison de santé du quartier qui y a déménagé, il y aura aussi le skatepark indoor le bus numérique de Base et une antenne de la Mission Locale. Et puis à côté de tout ça, La Traverse pourra aussi compter sur les artisans et entrepreneurs qui ont fait le choix de s’installer dans l’ancienne manufacture, moyennant une redevance, que ce soit pour tester leur activité ou s’offrir une vitrine. On peut déjà compter avec des menuisiers, des couturières, un brasseur et puis bientôt des céramistes ou encore des tatoueuses. Il reste toutefois de nombreux espaces à occuper. Environ 450m² qu’il va falloir remplir pour qu’économiquement le projet tienne la distance (1). Pour autant, pas question pour le collège associatif de bénévoles (2) qui gère La Traverse d’accepter n’importe quelle activité.

« Parce que venir à La Traverse, oui, c’est une opportunité parce que c’est un lieu qui bouge, qui est de plus en plus visible à Bergerac, qui a de l’espace, mais ce sont aussi des redevabilités mutuelles. C’est-à-dire qu’en s’installant à La Traverse, je vais aussi travailler avec des publics du social, du medico-social, des publics avec lesquels on n’est pas habitués. C’est ça le but en fait. Ça demande un effort. Donc La Traverse c’est une opportunité, mais aussi un effort. » Pierre Meisel

Et puis il y a tout de même une contrainte pour les artisans ou entrepreneurs, celle de l’aspect transitoire de cet écosystème amené à laisser la place aux projets municipaux. Dans combien de temps ? C’est toujours la question. En tout cas, d’ici là on peut profiter des activités et services proposés par La Traverse. Les infos sont à retrouver sur les réseaux sociaux et le site internet de l’association.

(1) Le modèle économique repose à parts égales sur les subventions, l’événementiel et donc les redevances des résidents.

(2) Depuis le lancement du projet, la gouvernance de l’asso a bien changé. Au printemps dernier, plusieurs des membres fondateurs ont quitté la Traverse. « Depuis, ce sont les bénévoles qui sont aux manettes, les salariés sont présents pour les accompagner », explique Pierre Meisel. Et les salariés, ce sont donc Pierre, coordonnateur, qui quittera ses fonctions fin février. Un recrutement est en cours. Anouk, service civique chargée de l’accueil (notre photo). Il y a aussi une secrétaire, une responsable communication et une accompagnatrice socio-culturelle.

Le café associatif, La Manoque, est ouvert le lundi de 10h à 12h et du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 13h à 15h. Ainsi que pour les ateliers le mercredi de 18h à 20h et le jeudi jsqu’à 19h.

Pour participer aux diverses activités de La Traverse, il faut adhérer à l’asso. Adhésion à prix libre.

Sont déjà installés : des menuisiers, la brasserie La Fraich, plusieurs couturières pour des retouches ou de l’upcycling, également de l’upcycling de chaussures, un atelier de réparation de jeux qui fit aussi ludothèque, des musiciens qui ont créé leur studio ou encore un vidéaste.

À venir : une antenne de la Mission Locale, un fabricant de bijoux, de la rénovation de meubles, deux tatoueuses, une micro-brasserie et des céramistes.