16 avril 2021 – 1247 vues
Le secrétaire d’Etat en charge de la santé au travail, Laurent Pietraszewski, était de passage en Bergeracois ce jeudi. Il s’est rendu à Creysse, sur le site de l’entreprise HMS-Vilgo, afin de découvrir une première en France : une unité mobile de télésanté au travail présentée par le SST-24, le Service de Santé au Travail de Dordogne.
De l’extérieur, c’est un camion tout ce qu’il y a de plus banal, qui est stationné sur le parking d’entrée de l’entreprise. Mais une fois à l’intérieur, on se croirait dans un vrai cabinet médical équipé de tout le matériel nécessaire.
Le salarié-patient est d’abord accueilli par le chauffeur, également assistant, qui va s’occuper des premiers examens.
Puis une infirmière en santé au travail prend le relais, devenant les mains du médecin non présent physiquement, mais tout de même capable de faire sa consultation à distance, grâce au matériel connecté. Comme l’explique Mélissa Le Mindu, l’infirmière du projet pilote.
« On a un otoscope (pour le tympan et le conduit auditif, Ndlr), on a un stéthoscope cardiaque et pulmonaire. Je fais mes manipulations, mes examens, et seul le médecin entend. Il me demande de déplacer le stéthoscope en haut, en bas, à droite, à gauche… Et après, c’est une consultation dite normale où le salarié échange avec le médecin sur la visite. »
Plus de proximité
Après une première téléconsultation symbolique, le secrétaire d’Etat est conquis. Il faut dire que ce service innovant pallie le manque de médecins du travail, tout en répondant à une demande de proximité des services.
« De mettre en place cette réponse aux besoins, à la fois des employeurs et des salariés, c’est d’avoir une médecine du travail de proximité, moderne, tournée vers l’avenir. C’est trouver des solutions pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain », a déclaré le secrétaire d’Etat.
Pour le président du SST 24, Philippe François, cette facilité de déplacement est surtout un gain de temps et de productivité pour les quelque 66.000 salariés et leurs employeurs qui n’ont plus à faire des kilomètres pour une consultation ; mais aussi pour les médecins qui passaient souvent plus de temps sur la route qu’en consultation.
Présentation du nouveau prototype d’unité mobile de télésanté au travail à venir.
Encore en phase-test, la prochaine étape désormais pour l’unité mobile est de valider les premiers retours positifs, comme le rappelle le co-directeur du SST Dordogne, Laurent Eecke.
« Là maintenant, c’est de pouvoir la faire tourner encore plus, et par rapport à des sites, des territoires qui sont sur des zones que j’appelerais un peu blanches pour être desservi par le médecin du travail : trop loin du centre principal, pas de centre annexe sur lequel consulter en dur… Le camion peut aller, lui, n’importe où. »
Coup de pouce du confinement
Quant à savoir si la télémédecine vous convient, il ne vous reste qu’à l’essayer. Selon le co-directeur, des études montreraient qu’il est, au final, plus facile de parler à son médecin via un écran. Une nouvelle façon de pratiquer dont l’acceptation aurait, toujours selon le professionnel, grandement été facilitée par les trois mois de confinement de mars dernier.
Notez enfin cette deuxième innovation du SST Dordogne annoncé hier : Depuis fin mars, c’est le premier service de santé au travail de France a être labellisé Maison Sport-Santé par le ministère des Sports, et celui des Solidarités et de la Santé.
Texte et photos : Nelly Albérola.
Légende photo principale : En premier plan, le président du SST 24, Philippe François, et le secrétaire d’Etat en charge de la santé au travail, Laurent Pietraszewski. En second plan, de gauche à droite, le maire de Creysse et président de la CAB, Frédéric Delmarès, le député Michel Delpon et le préfet de Dordogne, Frédéric Périssat.