Il y avait un job dating dédiés aux vendangeurs, vendredi dernier, à Bergerac. Objectifs : satisfaire les besoins en saisonniers pour la récolte des liquoreux. Un exercice un peu plus compliqué visiblement ces dernières années. Avec peu de candidats, mais des centaines de postes à pourvoir. Il faut dire que la tâche n’est pas des plus faciles.
“Il y a une pénibilité certaine. On a une position qui est assez inconfortable, accroupi, à genou. Parfois, il peut faire chaud, mais parfois, il peut faire frais aussi, froid, même, donc il faut être volontaire, ne pas avoir peur de la pénibilité, ne pas avoir de problème de santé” Didier Alem de l’EARL Le Four à Rouffignac de Sigoulès.
Et même si toutes ces conditions sont réunies, il y a une problématique qui revient souvent dans le discours des vignerons.
“La difficulté aujourd’hui c’est de trouver des saisonniers qui soient locaux, pour une question d’hébergement, parce que la réglementation fait que tous les vignerons n’ont pas la possibilité d’avoir des terrains adaptés pour pouvoir accueillir.” Laetitia Castaing, du Domaine de Moulin-Pouzy à Cunèges.
Dernier problème : tout le monde vendange à peu près en même temps. Les vignerons ont donc plutôt intérêt à travailler leur argumentaire pour espérer séduire quelques-unes des personnes qui ont fait le déplacement.
“Nos arguments, c’est essayer de constituer une équipe avec beaucoup de convivialité en faisant des repas de fin de vendange. Il y a une réelle joie de vivre en fait dans les vendanges. Et puis en même temps, sans les saisonniers, il n’y a pas de raisin. Et donc valoriser leur travail, leur montrer, leur montrer aussi le produit fini, c’est important et c’est ce qu’on essaye de faire.” Laetitia Castaing
Repas de fin de vendanges, collations, paniers repas, dégustations et même réduction sur le vin ou encore rallonge sur le smic de base, les avantages pleuvent, mais parfois cela ne suffit pas comme pour Alexis néo-bergeracois, père de trois enfants et en recherche d’emploi.
“Ils nous bloquent tous. Bon, on verra bien. Mais moi, je cherche plus sur le long terme. Les vendanges d’une semaine ou quinze jours ça ne m’intéresse pas.” Alexis, candidat
Déçu aussi ce couple qui espérait pouvoir décrocher un contrat pour compléter son travail sur un autre domaine. Niveau emploi du temps ça ne collera pas.
Pas sûr donc que tous les vignerons soient repartis avec le nombre de saisonniers attendus alors que les vendanges devraient démarrer un peu après le 15 septembre. Pour autant, certains ne s’inquiètent pas. Les offres sont toujours visibles sur pôle emploi et les groupements d’employeurs pourraient être d’un grand soutien.
Une aide pour se loger
Action Logement propose une aide aux saisonniers de 150 euros par mois pendant 4 mois maximum. Cela permet de rembourser une partie des frais dhébergement. Une aide qui s’applique aux personnes ayant signé un contrat saisonnier avec une entreprise agricole.