30 octobre 2020 – 852 vues
Vous pouvez désormais vous faire incinérer bien sûr, mais aussi reposer dans une urne biodégradable en fibres naturelles, qui pourra ensuite être plantée en terre. Et vous pouvez même devenir un arbre!
Autant d’alternatives plus écologiques proposées aujourd’hui.
Nous avons discuté avec Jean-Paul Paoli, à la tête d’une entreprise de pompes funèbres en Dordogne. Si les traditionnelles “pierres tombales en marbre et urnes classiques” demeurent largement majoritaires dans le département (la Dordogne restant un territoire assez traditionaliste), le professionnel constate que les mentalités changent doucement.
Eco-acteur engagé, il a fait le choix de proposer depuis un an à ses clients, un arbre du souvenir. Ce dernier ne sera pas planté ici, mais ailleurs, par une ONG, dans le cadre d’un projet de reforestation.
? Écouter Jean-Paul Paoli
« Il y a des familles qui jouent le jeu. On a même eu certaines familles où les petits-enfants du grand-père étaient contents de pouvoir planter un arbre. On avait “Le petit Jean a planté un arbre de telle essence pour son papy Fernand”. On a la possibilité de choisir l’essence du bois, la taille également. »
Compost
Autre procédé de plus en plus mis en avant : le retour directement à la terre, dit “humusation”. Une technique interdite en France, la loi n’autorisant que l’inhumation ou la crémation du corps du défunt. Outre la loi à changer, Jean-Paul Paoli émet quelques doutes quant à la possibilité d’utiliser le procédé. Pour des raisons de places, de terrains spécifiques à trouver, mais aussi pour des raisons plus économiques.
? Écouter de nouveau Jean-Paul Paoli
« Si demain, on nous autorise à enterrer des gens dans la terre, sans cercueil, forcément, une économie parallèle va disparaître. De même, les marbriers dont je suis, si demain, on nous dit : ”on met en terre et on plante juste une petite graine”, ça veut dire que nous qui avons aujourd’hui un certain nombre de salariés, qui posons des caveaux en béton recouvert de granit, pour justement protéger au maximum les défunts, tout ça va disparaître également. Donc je pense que nous ne sommes pas prêts, mais c’est malgré tout quelque chose qu’il faut essayer de développer car c’est une alternative qui me paraît intéressante. »
A voir si dans l’avenir, la Dordogne ne remplacera pas ses cimetières contre des forêts du souvenir. En France, de plus en plus de communes proposent des parcs et jardins de la mémoire pour disperser les cendres du défunt dans la nature, les enterrer au pied d’un végétal ou faire pousser un arbre directement dans les cendres.