Le Président du département a présenté hier, à la presse, le nouveau projet de contournement de Beynac. Sauf que désormais il faut parler de projet de création d’une boucle multimodale d’accès aux deux rives de la vallée de la Dordogne.
« On essaye à la fois de répondre au besoin de la population, de circulation, aux besoins économiques aussi, au besoin de fluidité, mais on essaye aussi de répondre à ce qui se pose à la société aujourd’hui, c’est-à-dire comment on va décarboner et en matière de transport, comment on va encourager les modes doux : le vélo, la marche à pied mais aussi le train, mais aussi les transports collectifs, etc. » Germinal Peiro, président du département de la Dordogne.
Le projet constitue donc un aménagement autour des quatre châteaux du secteur : Beynac, Marqueyssac, Castelnaud et les Milandes qui auraient comptabilisé 800.000 entrées payantes en 2022. Une zone dont le point central sera la gare de Castelnaud Fayrac, propriété du Département, qui avait été fermée dans les années 70 et qui, dans ce projet, doit faire peau neuve pour devenir une halte nature de la ligne TER 33.
« Ça permettra aux gens qui descendent du train et qui peuvent arriver de Bordeaux de venir passer une journée en Périgord, d’aller visiter un site, d’aller faire un tour en gabarre à Beynac, d’aller faire une descente en canoë sur la Dordogne, d’aller faire du cheval, etc. Bref, on pourra venir passer une journée en Périgord noir et repartir le soir et ça sans avoir utilisé sa voiture. » Germinal Peiro
Sans compter que le département veut également mettre en place, l’été, des navettes électriques qui assureraient les déplacements vers les quatre châteaux.
Pour ce qui est de la traversée de Beynac, elle sera dès lors interdite aux véhicules de plus de 3,5 tonnes, de quoi résoudre tous les problèmes de croisement et donc de sécurité selon le président.
Un nouveau projet présenté donc sous l’angle écologique avec aussi une mise en avant du développement de la biodiversité. Néanmoins, il prévoit toujours d’enjamber la Dordogne en deux points et donc d’utiliser les 21 millions d’euros d’ouvrages existants auxquels il faudra ajouter 20 millions d’euros pour le nouveau projet.
« Si le 2e projet n’aboutissait pas, je le mets au conditionnel, tout ce que le Département aura dépensé sur ce projet depuis 1985, ce sera perdu. » Germinal Peiro
Le Département va maintenant rentrer dans la phase de concertation préalable pour une période de 6 semaines entre le 28 septembre et le 9 novembre. Dès lors, une réunion publique sera organisée le 2 octobre à 18h à l’Odyssée à Périgueux puis viendront des ateliers réservés à un petit nombre de personnes. On pourra également contribuer et notamment sur un registre en ligne.
La nouvelle route démolie
Depuis le début de la semaine, l’ancienne route entre Castelnaud et les Milandes, a été rouverte à la circulation en vue de la destruction de la route qui avait été construite dans le cadre du premier projet de déviation. Le Département qui se plie ainsi à ses obligations judiciaires. La nouvelle route s’étendait sur un peu plus d’un kilomètre. Elle avait coûté 400.000 euros, a rappelé Germinal Peiro.
Une manifestation dans un mois
L’association J’aime Beynac et sa Vallée a prévu d’organiser une manifestation, le 21 octobre, pour protester contre la démolition de la nouvelle route entre Castelnaud et Les Milandes et pour soutenir le nouveau projet. Rendez-vous sera donné devant la gare de Castelnaud-Fayrac.
De l’Auvergne aux portes de l’Atlantique en vélo
Le nouveau projet prévoit le développement de la véloroute V91 sur ce secteur de Beynac. La V91 qui est la véloroute voie verte qui passe à Bergerac. Aussi « dans moins de 10 ans on pourra rallier le Mont Dore au Bec d’Ambès en vélo », estime Germinal Peiro qui ajoute que, si tout se passe bien, la portion Périgourdine de la voie verte devrait être finalisée d’ici à 5 ans avec donc notamment cette boucle multimodale de Beynac.