15 mars 2022 – 76 vues
Un nouvel outil pour mieux contrôler les armes qui circulent en France.
Le SIA, le système d’information sur les armes qui a commencé à être déployé sur l’ensemble du territoire, début février, et qui doit remplacer à terme le fichier AGRIPPA. “Avant on se concentrait sur les possesseurs d’armes, aujourd’hui c’est sur les armes en elles-mêmes”, explique-t-on du côté de la sous-préfecture de Bergerac.
“L’idée, c’est qu’une arme, c’est un objet en soi qui est dangereux. Et donc il faut vraiment sécuriser sa possession, sa circulation sur le territoire national. Donc le but, c’est d’avoir un fichier qui permet de référencer le maximum d’armes en identifiant leurs détenteurs.” Jean-Charles Jobart, sous-préfet de Bergerac.
Pour le moment, seuls l’administration, les armuriers et depuis peu les chasseurs peuvent accéder à la fameuse plateforme informatique. Ensuite les licenciés sportifs, les professionnels de la sécurité, les fédés et associations, les collectionneurs, les forains, etc….pourront à leur tour s’inscrire et recenser leurs armes sur la plateforme. (Voir calendrier ci-dessous)
Rien de bien compliqué sur le papier. “La manipulation est assez simple, il suffit d’avoir une adresse mail, un justificatif de domicile, une pièce d’identité, un permis de chasse, le tout numérisé”, assure le sous-préfet. C’est moins évident pour les chasseurs qui en ont déjà fait l’expérience. Yves Chetaneau, vice-président de la fédération de chasse de la Dordogne est l’un de ceux-là. Lui est plutôt connecté contrairement à nombre de ses adhérents, mais il y a déjà passé pas mal de temps…
“C’est pas simple, ça demande un minimum de connaissances. Il faut donc récupérer des documents, scanner des documents, et après la partie qui est la plus complexe, c’est la partie saisie des armes. On a accès à un dossier RGA qui est très volumineux (notre photo) et là, il faut retrouver son arme. Donc là encore qu’il faut une maîtrise de la partie informatique. C’est-à-dire il y a des tris par fabricants, par modèles, par numéro de série, etc… C’est une contrainte qui, à mon avis, n’est pas très utile. Les armes qu’elles soient recensées OK, mais les armes qui créent des délits, elles continueront à être sur un marché parallèle.” Yves Chetaneau, vice-président de la fédération de chasse de la Dordogne.
Pas tout à fait vrai selon le sous-préfet qui assure que la plupart des méfaits sont commis avec des armes déjà enregistrées auprès de l’Etat. Jean-Charles Jobart qui n’avance toutefois pas de chiffre précis.
Et quoique chacun en pense, la création d’un compte et l’enregistrement des armes sur le SIA sera obligatoire avant le 1er juillet 2023. Sans quoi, il sera impossible d’acheter une arme supplémentaire ou d’en revendre une.
Alors pour ceux qui serraient éloignés de l’informatique, la sous-préfecture rappelle que ses services peuvent fournir une aide gratuite. Les armuriers devraient également être largement sollicités. Mais leur prestation aura sans doute un coût (entre 50 et 100 euros). L’État travaille par ailleurs sur une application qui permettra d’identifier les armes à partir d’une simple photo.
Sachez enfin que la Dordogne est le 3e département, derrière les deux Corses, où il y a le plus d’armes en circulation : 115.000 selon l’ancien fichier Agrippa pour 53.000 détenteurs.