La viticulture comme support d’insertion

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  • Publication publiée :10 mars 2022
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10 mars 2022 – 62 vues

À Bergerac, l’association d’insertion BASE veut mettre encore plus avant son activité viticole.

Un pôle vigne que l’asso développe depuis 2014 à travers différents dispositifs : demi-journées découverte, Atelier Chantier d’Insertion et depuis 2018 une Entreprise d’Insertion.

L’objectif est avant tout de proposer un parcours personnalisé où la viticulture n’est qu’un support, au même titre que l’animation ou l’entretien paysager. 

« Toutes nos activités, qui sont des activités économiques, concrètes, ça reste des supports. C’est-à-dire qu’on laisse aux gens la possibilité de changer d’orientation s’ils le veulent. Pour beaucoup, il n’y a pas eu d’activité depuis longtemps. Donc c’est une remise en activité, une remise en qualification, pour nous, c’est central. D’ailleurs on est en train de développer des pôles de formation. Mais l’idée, c’est que les gens retrouvent une forme de dignité, retrouvent une forme de participation citoyenne et ça passe par l’emploi. Après, le chemin… tout est possible. » Jean-Pierre Ditsch, directeur de BASE

Le pôle vigne, un support comme les autres donc à cela près qu’il répond à une vraie problématique du territoire, à savoir la difficulté pour les professionnels de recruter de la main d’œuvre motivée, mais aussi qualifiée.

Alors parmi les outils mis en œuvre par BASE, il y a cette parcelle pédagogique installée sur la propriété du château Puypezat-Rosette, sur les hauteurs de Bergerac.

C’est là que les personnes en insertion peuvent apprendre à entretenir la vigne, à tailler, tirer les bois, attacher, relever. Toutes les étapes jusqu’à la mise en bouteille et sans pression puisque là, l’idée, c’est d’apprendre, avec le soutien de l’encadrant technique, Antoine Gounou.

Céline a rejoint BASE depuis quelques mois. Après des études de commerces, une activité de maraîchage et quelques aléas, elle a finalisé, en avril, un brevet professionnel viti-vinicole. Un diplôme qui lui a permis de développer des connaissances, mais pas forcément assez de compétences.

« Javais des notions mais je n’avais pas l’expérience et justement c’est ça qu’on me proposait ici, c’est de m’apporter l’expérience pour après être présentable, les années suivantes, auprès des autres employeurs. »

Céline qui, sur cette parcelle pédagogique, peut également développer ses connaissances sur des pratiques bio. Là aussi pour répondre à une évolution du monde viticole. Un apprentissage plébiscité par plusieurs domaines du territoire. Ils sont plus d’une dizaine à faire appelle aux salariés de BASE. Des viticulteurs qui ne voient pas que l’intérêt financier, assure-t-on chez BASE.

L’asso revendique en tout cas 69% de sorties positives, c’est-à-dire qui aboutissent à une formation longue ou à un emploi. Et dans 25% des cas à un CDI.

Mais finalement, les bénéfices semblent aller bien au-delà. Céline à nouveau :

« Sur le plan humain, on rencontre d’autres personnes qui ont parfois un parcours un peu comme nous, où à un moment dans la vie, c’était pas chaotique, mais il a été un peu bousculé. Et on apprend à se retrouver tous ensemble, à retrouver un équilibre, le fait de venir travailler tous les jours. En fait tout un rythme. Et puis quelque part il y a aussi un échange entre nous en fait. On a tous quelque chose à se donner entre nous en fait. »

Voilà et l’association d’insertion compte bien continuer à développer ses activités autour du pôle vigne et plus particulièrement autour de la parcelle pédagogique. L’idée est de faire en sorte qu’elle ne soit plus uniquement destinée aux personnes suivies par l’asso. « Il s’agit de créer une dynamique sur un territoire qui en a besoin en permettant à d’autres de découvrir les propriétés viticoles et leurs métiers », conclut Jean -Pierre Ditsch.