Harcèlement scolaire : À Bergerac, une vague de témoignages lors d’une action de sensibilisation

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Jennifer Guinard, Valentine Guiriato et Charles Charollois sont intervenus auprès des collégiens de Sainte-Marthe Saint Front
  • Publication publiée :12 octobre 2023
  • Post category:Actus

Face au monde judiciaire, la parole des jeunes se libère. C’est ce qu’on a pu constater le 4 octobre dernier à l’occasion de la 6e journée du droit dans les collèges, qui vise à provoquer l’échange autour du droit et des valeurs civiques. Cette année, le thème retenu était le harcèlement scolaire et la discrimination. Une journée à laquelle participaient pour la première fois les avocats du barreau de Bergerac – Sarlat dans plusieurs établissements du Bergeracois.

« Parce que je pense que le barreau de Bergerac est un barreau dynamique, jeune et il est important que l’on soit visibles et que l’on puisse intervenir auprès des locaux pour montrer qu’on a beaucoup d’avocats qui sont prêts à s’engager dans les thèmes de société et qui sont là pour défendre les droits de chacun. » Valentine Guiriato, bâtonnière de l’ordre des avocats du barreau de Bergerac – Sarlat

Un objectif qui a été largement dépassé, auprès des 4e et 3e du collège Sainte-Marthe – Saint Front où intervenaient la bâtonnière, Jennifer Guinard, avocate et Charles Charollois, le vice-procureur. Car après un échange autour de la définition du harcèlement scolaire, l’impact des réseaux sociaux dans le phénomène ou encore les peines encourues, de trop nombreuses mains se sont levées. Des jeunes, qui souvent en larmes, ont eu le courage de témoigner, devant leurs camarades, de l’enfer qu’ils ont vécu. Parmi eux, cette jeune fille qui a tenu nous raconter son histoire :

« En fait, j’ai beaucoup souffert dans chaque établissement où j’ai été. J’ai eu peur, j’ai pleuré, j’étais toujours cachée parce que je savais que j’allais me faire frapper et c’était très douloureux. J’ai eu beau le dire à la directrice, personne ne me croyait. Et ça, ça m’avait beaucoup attristé. Nous, les victimes, on pleure chaque jour, parfois de peur ou de mal-être. On se dit qu’on ne veut plus être là, qu’on veut disparaître, c’est ce qu’il s’est passé pour moi. C’est très violent. Et d’en parler, je trouve ça bien pour sensibiliser les autres. » Une victime de harcèlement

Les nombreuses autres victimes de harcèlement qui ont toutes insisté sur le fait qu’elles avaient alerté les adultes. Mais toutes ont dit ne pas avoir été entendues, comprises ou suffisamment soutenues. Des témoignages comme une claque pour les représentants de la justice qui ont tiré, eux aussi, nombre d’enseignements de cet échange.

« J’ai été frappée par les témoignages sur le harcèlement en primaire, donc effectivement l’envie là, demain, d’appeler les directeurs en fait des écoles primaires du Bergeracois pour effectivement proposer une intervention aussi avec les équipes enseignantes puisque manifestement, on a quand même beaucoup de témoignages qui nous montrent que ça commence très tôt. » Valentine Guiriato

Valentine Guiriato qui estime aussi que les encadrants devraient être mieux formés à ces problématiques. Le corps enseignant qui s’avoue, parfois, vite dépassé.

« Professionnels, enseignants, éducateurs, on essaye effectivement de se tenir informer et de se former… c’est vrai que les choses évoluent vite, accentuées par ce phénomène des réseaux sociaux » Vidélina Bibard, nouvelle cheffe d’établissement de Sainte-Marthe-Saint-Front.

La cheffe d’établissement, comme les professionnels du droit qui font donc aussi appel à la responsabilité des parents.

Aucun établissement scolaire n’est épargné par le harcèlement. Au niveau national, ce sont 700.000 élèves qui en sont victimes, soit 2 à 3 dans chaque classe. On rappelle donc le numéro vert qui leur est dédié c’est le 30 20.

Les peines encourues par les harceleurs

  • 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende lorsqu’il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n’a entraîné aucune incapacité de travail ;
  • 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;
  • 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.