Grève dans l’Éducation Nationale ce jeudi : Les raisons de la colère

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Photo d'illustration - EB
  • Publication publiée :31 janvier 2024
  • Post category:Actus

Les enseignants et autres professionnels de l’Éducation Nationale en grève, ce jeudi. En Dordogne, l’intersyndicale appelle à une manifestation à Périgueux. Les syndicats qui avaient déjà déposé une alerte sociale au mois de décembre pour dénoncer les conditions de travail, le manque de remplacements, mais aussi la nouvelle carte scolaire qui prévoit la suppression de centaines de postes.

« Ce qu’on demande, c’est qu’il n’y ait pas de suppression de postes. Au contraire. On entend toujours l’argument de la baisse démographique. Alors oui, il y a moins d’élèves, mais justement, saisissons cette opportunité pour travailler dans des conditions plus sereines. » Thibault De La Brosse, professeur des écoles remplaçant et co-secrétaire départemental FSU SNUIPP.

Thibault De La Brosse qui dénonce par ailleurs le Pacte enseignant sensé palier aux problématiques de non-remplacement. Mais pour le syndicaliste des heures de français remplacées par des sciences, ça ne règle pas le problème. Selon lui en Dordogne moins de 10 % des enseignants auraient signé le pacte.

Autre programme dénoncé les syndicats : celui de l’école inclusive. L’inclusion à tout prix qui a ses limites selon le représentant FSU, surtout avec des accompagnants d’élèves en situation de handicap, des AESH, non formés, au statut toujours précaire et à qui on ne donne pas les outils nécessaires pour s’adapter aux besoins très spécifiques des élèves. Les AESH que l’on devrait donc retrouver aussi dans le cortège à Périgueux. Rendez-vous est donné, demain, devant le tribunal à 10h30.

Piquet de grève à Mussidan

À Périgueux où l’on devrait croiser aussi quelques enseignants de collège de Mussidan. Là-bas la CGT a annoncé tenir un piquet de grève dès 7h45. Initialement, en plus de la colère générale, le personnel entendait contester la suppression annoncée d’une classe de 6e. Finalement la bonne nouvelle est tombée hier midi. Pas de fermeture. Pour autant, les combats à mener sont encore nombreux et le syndicat entend bien profiter de ce rassemblement devant le collège pour partager ses inquiétudes avec les enseignants mai, maiss aussi les parents d’élèves. Inquiétude quant au fameux « Choc des savoirs ». La réforme qui prévoit la création de groupes de niveaux. Une très mauvaise idée pour Grégory Benzekry, professeur de musique et représentant CGT Educ’Action au collège de Mussidan, pour qui ces groupes ne feront que stigmatiser les élèves en difficulté et, par l’absence de moyens supplémentaires, pénaliseront les autres. Le « Choc des Savoirs », une réforme à repenser totalement, estime Grégory Benzekry avec nécessairement plus de moyens humains Et pour cela, il faut aussi motiver les potentiels candidats avec la promesse d’un revenu plus élevé, ajoute-t-il. Le syndicaliste qui assure que le mouvement de grève sera suivi par 60 à 70 % de ses collègues demain. 35 % au niveau départemental, estime Thibault de la Brosse. C’est plus que d’ordinaire. Il faut dire que depuis sa nomination, la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, a attisé la colère des troupes.

« Quand on voit que notre ministre, c’est une personne qui méprise l’enseignement public, en termes de crédibilité, elle n’en avait déjà pas beaucoup au départ et puis elle n’en a plus du tout, donc qu’ils nous mettent une autre ministre et une vraie ministre de l’Éducation Nationale et pas à la fois de l’éducation nationale et du sport. » Thibault De La Brosse, FSU

Voilà les syndicats qui estiment que compte tenu de la pression qui pèse actuellement sur le gouvernement, ils ont une vraie carte à jouer.