En Dordogne, les plus de 65 ans sont les plus concernés par le suicide

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  • Publication publiée :16 février 2022
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03 février 2022 – 587 vues

Le suicide, il faut oser en parler.

Et c’est dans cette optique et avec en ligne de mire la journée nationale de prévention du suicide, le 5 février, que le programme de prévention du suicide Dordogne/Lot-et-Garonne, propose, depuis lundi, des rencontres aux habitants du territoire.

Hier, un stand était installé sur le marché de Bergerac. Vous avez peut-être vu cette grande banderole, sur laquelle était inscrit 3114. C’est le numéro de téléphone national de prévention du suicide. Il a été mis en place en octobre dernier. Et l’idée hier, était de le promouvoir. Distribution d’une carte mémo et d’une BD avec un message récurrent : « En parler peut tout changer ». Parler, prévenir, la France a du retard sur le sujet, mais quelque part la crise sanitaire et les confinements ont permis de faire bouger les lignes, mettant en lumière la douleur psychologique et levant ainsi quelque tabous. 

« La vision est en train de changer, mais c’est plutôt les gens concernés qui sont dans le tabou par peur, par honte, par culpabilité. Le suicide, c’est quelque chose qui est très mal perçu par la société en fait. Donc en parler c’est compliqué. » Stella Darrouzès, chargée des programmes départementaux de prévention du suicide en Dordogne et en Lot-et-Garonne.

Mais il est un autre phénomène qui a sans doute libéré un peu plus la parole ces dernières semaines. L’intervention de Stromae qui, à travers sa chanson L’Enfer, aborde son combat personnel, ouvertement, avec les bons mots. Après son passage télé, les appels au 3114 ont explosé. Au bout du fil, des jeunes, beaucoup. Mais en Dordogne ce ne sont pas les premiers concernés. 

« C’est plutôt les personnes de plus de 65 ans qui sont concernées dans notre département. Ça représente à peu près 50% des suicides aboutis. Sur la Dordogne il y a un peu près un décès tous les 3 jours. C’est beaucoup plus que les accidents de la route. »

Des chiffres alarmants que l’on peut expliquer peut-être par des facteurs de souffrance supplémentaires : l’isolement géographique dû à la ruralité du département, mais aussi l’isolement social.

Et si hier, plusieurs personnes se sont arrêtées au stand pour parler de leur mal-être, d’autres ont plutôt partagé leur inquiétude pour un proche. Au quotidien, il n’est pas toujours facile d’aborder la question, d’apporter son soutien. Alors depuis 2019, une formation à destination du grand public a été mise en place. C’est la formation Sentinelle. Elle donne les outils pour repérer quand quelqu’un ne va pas bien et lui apporter des solutions. Une formation gratuite, accessible à tous, donc et qui se déroule sur 2 jours plus un 3e à distance.

« On leur apprend, pendant les formations, à repérer, à détecter ces signes et on essaye d’expliquer un petit peu comment commencer à désamorcer. Comment juste dire « tu sais, je suis là pour toi ». Tout le monde n’en n’est pas capable, mais pendant les formations, on essaye de guider les gens à pouvoir le faire ou à se protéger soi parce que c’est très important aussi quand on est face à quelqu’un qui ne va pas bien de pouvoir se protéger. »

La prochaine formation sur le Bergeracois aura lieu les 24 et 31 mai. Plus d’infos ci-dessous : 

Infos en plus

1- Le programme de prévention du suicide 24 – 47 est porté par le centre hospitalier de Vauclaire en partenariat avec le conseil départemental, la gendarmerie, la MSA, le SAFED, la fondation John Bost, l’info Jeunes Dordogne, la DSDEN, etc…

2 – Au bout du fil…. En contactant le 31 14 vous pourrez échanger avec des psys et infirmiers du centre hospitalier Charles Perrens de Bordeaux notamment.

Un numéro qui s’adresse aux personnes en détresse, à leurs proches qui ne savent pas toujours quoi faire, à ceux qui ont perdu quelqu’un de cette manière, mais aussi aux professionnels qui sont confrontés à une situation compliquée.

3 – A Bergerac, en cas de détresse psychologique, on peut se rendre directement au Centre Médico-Psychologique, en face de l’hôpital.

4 – Pour s’inscrire aux formations Sentinelle, il suffit d’adresser un mail à stella.darrouzes@ch-vauclaire.fr

Notez que des formations sont également proposées aux professionnels : infirmières, assistantes sociales, professionnels de l’éducation nationale, etc…