À quelques jours de l’obligation du tri des biodéchets, l’association l’Attache Rapide, basée à Bergerac, proposait récemment une restitution de son étude sur la prévention et la gestion de proximité de ces biodéchets par les professionnels. L’Attache Rapide qui a mis en place une collecte dédiée depuis juin 2021. Des restaurateurs et depuis peu les écoles de Bergerac, tous collectés à vélo. Cela représente une trentaine de clients répartis sur la ville-centre, la Cavaille et Creysse. Mais avec la nouvelle réglementation qui arrive au 1er janvier et la fin de la prise en charge par les collectivités, les professionnels extérieurs à Bergerac et les responsables de gros établissements, se pressent pour trouver une solution de gestion de leurs biodéchets. Pour y répondre, l’Attache Rapide a donc lancé une collecte en camion.
« On a des demandes de plus en plus pour des plus gros gisements qu’on n’arrive pas à faire à vélo. C’est trop loin ou c’est trop gros, donc on va travailler avec BASE, entreprise d’insertion, pour faire de la collecte avec eux sur des établissements qui sont un peu plus éloignés. On commence par exemple avec le collège à Duras et puis beaucoup plus près avec l’institution Sainte Marthe – Saint Front à Bergerac. » Pierre Manchot, co-fondateur et coordinateur de l’Attache Rapide.
Le camion, solution pas très écolo, mais l’idée est bien de limiter son usage en mettant d’abord l’accent sur la sensibilisation. En clair, il s’agit de travailler en premier lieu sur le gaspillage alimentaire, d’aider à mettre en place des solutions de compostage sur place et si vraiment ce n’est pas possible, à ce moment-là, seulement, l’Attache Rapide intervient avec son camion.
Actuellement, ce sont 60 tonnes de biodéchets qui sont collectés à l’année. L’objectif est de dépasser la centaine de tonnes d’ici à un an. À voir si les bornes biodéchets qui seront installées à Bergerac notamment ne vont pas détourner les clients de l’asso. Mais face à cette problématique, Pierre Manchot a déjà préparé ses arguments.
« Nous, le bac, il est ouvert une demi-heure après la collecte. On connaît la qualité du tri de nos restaurateurs et on sait qu’ils le font très bien. En revanche, dans les bornes de tri, ce sera anonymisé. Il n’y aura personne à côté de la borne pour indiquer qu’il ne faut vraiment pas mettre le sac, qu’il ne faut pas mettre tout un tas de choses. Pour l’instant, ce qu’il se passe à Périgueux, ça ne se passe pas très très bien. Donc oui, pour nous, c’est quand même une inquiétude de savoir ce que vont devenir ces biodéchets. »
Mais pour l’Attache Rapide, la question du traitement des biodéchets va également se poser à court terme face au manque d’espaces de compostage sur le territoire bergeracois. L’asso a bien mis en place, récemment, un pavillon de compostage à l’ESCAT pour doubler ses capacités de traitement, mais déjà les 2/3 des collectes sont redirigées sur place. L’Attache Rapide travaille donc à la mise en place, là-bas, d’une véritable plateforme de compostage. « Ce qui ferait d’autant plus sens avec la légumerie de la CAB, juste à côté », ajoute Pierre Manchot. La CAB, propriétaire du site, qu’il va falloir maintenant convaincre. Car l’étape suivante, pourrait être la revente du compost à des maraîchers par exemple. Pour cela, l’Attache Rapide va aussi devoir travailler sur l’obtention d’un agrément sanitaire. Beaucoup de travail à venir donc pour l’association qui compte désormais cinq salariés et deux services civiques. L’asso qui peut néanmoins s’appuyer sur le réseau qu’elle a cofondé, qui s’appelle Cycl’Organique et qui rassemble les collecteurs en mobilité douce en France.
L’Attache Rapide – ESPACE LAGABRIELLE, Rue Charles Gonthier, 24100 Bergerac – Téléphone : 06 33 51 90 51