Nouvelle étape de cette semaine spéciale sur Happy Radio à l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Semaine dédiée sur votre antenne aux combats et initiatives portées par des femmes en Dordogne.

Rencontre aujourd’hui avec le collectif Souffler sur les braises, basé à Bergerac et qui propose notamment du théâtre-forum. Une pratique qui consiste à mettre en scène des situations de conflit ou d’oppression puis à inviter le public à tenter de trouver des solutions, des portes de sortie. La troupe de Souffler sur les braises qui a été constituée par Alexandrine Bourgoin qui, intriguée par la pratique, est allée se former auprès du théâtre de l’Opprimé à Paris avant de revenir à Bergerac et d’agréger plusieurs comédiens issus de Vata, du Kraken Mécanique, des collectifs Pampa, Azul Bangor ou encore Lilo. Des professionnels tous portés par la volonté de recréer du débat au sein d’une société qui en a bien besoin.

« Les premiers thèmes que nous avons décidé d’investir, c’est des thèmes qui nous touchaient nous particulièrement : autour des violences et du harcèlement sexiste et sexuel, des questions autour de la transition écologique, des violences intra-familiales, mais il y en a plein d’autres qu’on a envie d’investir par la suite avec de nouvelles scènes et puis aussi, on répond à des demandes d’organisations, d’associations qui viennent nous chercher pour les aider à explorer une situation de conflit, une situation d’oppression. » Alexandrine Bourgoin, comédienne (Joker*) et metteur en scène

La troupe qui travaille d’ailleurs actuellement sur le thème de la santé mentale dans le cadre d’une commande. Autant de thématiques qui demandent aux comédiens un gros travail de préparation. De la recherche documentaire à l’écriture des personnages, des saynètes. Un travail de précision insoupçonnable, mais qui permet de créer cet environnement qui va initier la réflexion, mais aussi l’écoute.

« Ce qui se passe entre comédiens, c’est qu’on est tous au service d’une question et au service aussi d’une réflexion qui est proposée avec le public. Ça pose un temps de débats et d’échanges non binaire. C’est pas « je suis pour, je suis contre », ça va plus dans la finesse. Et on explore, tous ensemble, cette complexité des situations avec des échanges toujours assez surprenants par leur diversité, leur richesse et le calme et la tranquillité avec lesquelles ces réflexions sont amenées. » Emilie Dussarrat, comédienne.

Alors bien entendu, il ne faut pas s’attendre à trouver une solution au problème posé à l’issue du théâtre-forum. Non, l’idée est plutôt de redonner à chacun le pouvoir d’agir. À son échelle. Et quelque part, c’est déjà gagné quand la discussion entre les spectateurs se poursuit sur le chemin du retour.

Souffler sur les braises que l’on retrouvera assurément sur le prochain festival Bergerac en Scène, au mois de juin.

« Ce qu’on espère aussi pour cette troupe, c’est que ce projet de théâtre-forum devienne un outil au service de notre territoire parce que c’est un outil dans lequel on croit, qui est une manière de débattre intense et vivante. Et puis aussi que d’autres personnes puissent se former et faire du théâtre-forum dans les organisations, dans les établissements scolaires, etc.. » Alexandrine Bourgoin

L’appel est lancé.

Et puis ce qu’on peut dire aussi, c’est qu’on retrouvera Alexandrine Bourgoin le 14 mars au Rocksane de Bergerac pour un quizz autour des femmes dans le cadre, de ce qui est devenu à Bergerac, le mois de lutte pour les droits des femmes. L’entrée sera gratuite.

*En théâtre-forum, le Joker est la personne qui fait le lien entre le public et les comédiens.