Au cœur de la polémique sur les points d’apport volontaire, les auxiliaires de vie veulent faire entendre leur voix

Après leur président, les auxiliaires de vie de l’association AARD24 de Bergerac à leur tour agacées. En effet, cela fait des semaines qu’elles sont, malgré elles, au cœur d’un débat concernant la collecte des déchets. Alors aujourd’hui, elles souhaitent faire entendre leur voix, choquées par les propos du président du département qui, comme les autres élus, selon elles, ne connaissent pas leur métier. Germinal Peiro qui laissait entendre, il y a quelque temps, que si les aides à domicile avaient le temps de prendre un café avec les bénéficiaires, alors elles avaient tout autant le temps de porter les poubelles de ceux-ci aux points d’apports volontaires, les PAV. Puisque le sujet de la discorde est bien là, dans ce nouveau mode de collecte des ordures ménagères que le SMD3 est en train de déployer sur le département. Le syndicat qui gère les déchets qui compte donc sur les aides à domicile pour jouer les rippeurs. Oui, mais voilà, pour les auxiliaires de vie de chez AARD 24, c’est hors de question. Déjà en sous-effectifs et face à une faible attractivité du métier et des temps d’interventions de plus en plus contraints, elles refusent de dégrader leur prise en charge pour une histoire de poubelles. 

“Si sur une demi-heure qu’on a pour faire une toilette, lever les gens, leur préparer le petit déjeuner ou le repas, si en plus, il faut qu’on aille mettre les poubelles dans notre voiture, faire, en campagne, quelques kilomètres, là ça ne va pas être possible. Donc, on va être obligé de rogner sur les interventions. Ça veut dire par exemple les personnes ne vont pas êtres lavées…” Brigitte Bothier, secrétaire du Comité social et économique chez AARD 24

Brigitte Bothier et ses collègues du CSE, Alexandra Gourdon et Isabelle Barthel Marchand, qui dénoncent aussi les problèmes d’hygiène liés au transport des déchets des bénéficiaires dans leur voiture et surtout les risques sanitaires qui en découlent avec le transport de protections pour adultes, de poches de colostomie, voire des seringues de personnes atteintes d’addictions. Alors même si cela leur coûte, humainement, de ne pas servir jusqu’au bout leurs bénéficiaires, les auxiliaires de vie de AARD ne s’occuperont pas des poubelles. D’ailleurs leur président, Michel Antoine, le leur a interdit. Le CSE a approuvé. Néanmoins, au-delà de cette opposition, les salariées demandent à être prises en considération, écoutées, dans la recherche de solutions. D’ici là, elles comptent bien offrir à Germinal Peiro un exemplaire du livre « Les femmes du lien » dédicacé par les plus de 200 salariés de l’assos, “afin qu’il s’informe sur les métiers du soin”, concluent-elles. 

Partager :

Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

Actualités