À Bergerac, des ciné-rencontres autour de la question de la démocratie



28 février 2022 – 47 vues

Le retour des ciné-rencontres à Bergerac.

Proposées dès 2008 par l’association Tapages, ces rencontres sont relancées par la toute nouvelle association Divergences. Association pensée, en fait, par les créateurs de Tapages qui ont souhaité, il y a quelques mois prendre le large. Christine et Gilles Clamens ainsi que Philippe Mallard, notamment, qui estimaient avoir rempli leur part du contrat. “L’idée, en créant Tapages, était de promouvoir le cinéma d’art et d’essai et d‘encourager la diffusion de films en version originale. C’est maintenant le cas au cinéma de Bergerac qui a obtenu le label art et essai”, résument-ils. Les membres fondateurs qui, au fil des années, se sont plus intéressés à ces rencontres thématiques qu’à l’aspect ciné-club, qu’ils ont donc laissé à la nouvelle équipe de Tapages.

Des ciné-rencontres qui vont donc reprendre, mais sous un autre format : 

“Au lieu de faire les rencontres sur 5 jours en avril, comme on a fait pendant 12 ans, on voudrait les faire sur l’année civile. C’est-à-dire à peu près une tous les deux mois avec une thématique sur l’année.” Christine Clamens, présidente de l’asso Divergences

Et la thématique retenue cette année, c’est “Sommes-nous démocrates ?”. Ça aurait dû être celle du festival ciné-rencontres qui aurait dû avoir lieu en 2020, à l’occasion des élections municipales. Mais le COVID a contrarié les plans. Finalement avec la Présidentielle et les Législatives, et dans le contexte politique actuel, voilà un thème qui garde tout son sens.

Et premier rendez-vous donc, demain soir, avec un point d’interrogation encore dans l’intitulé de la soirée : “Décoloniser le récit national ?”

Soirée qui va s’articuler autour de la projection du documentaire Afrique 50, de René Vautier. Détails avec Philippe Mallard :

“C’est un film anti-colonialiste qui a été interdit en France pendant très longtemps. Et la spécificité, c’est que Vautier a été mandaté par la Ligue de l’enseignement de l’époque pour filmer les aspects positifs de la colonisation. Évidemment, il savait sans doute déjà en partant là-bas qu’il ne ferait pas ça. Il en a fait un film anti-colonialiste, ce qui lui a valu d’être arrêté par la police, emprisonné. Et ce film de 17 minutes, il est court parce qu’il ne reste que ça comme bobines, les bobines ont été en partie captées par la police française de l’époque. Et donc là l’idée, c’est de partir du film pour montrer à quel point le système colonial s’inscrit aussi dans un système beaucoup plus global et penser, interroger certains récits historiques pour cette période.” Philippe Mallard, de l’asso Divergences

La projection qui sera donc suivie d’un débat avec Ludivine Bantigny, historienne, maîtresse de conférence à l’université de Rouen et auteur entre autre de “L’ensauvagement du capital”. Présence aussi demain soir d’André Rosevègue, coordonnateur du guide du Bordeaux colonial où comment la France s’est construite sur un projet colonial.

Divergences veut donc avant tout faire réfléchir, débattre, faire s’affronter les points de vue, divergents, et ce tout au long de l’année avec notamment au programme des rendez-vous autour des récits ouvriers, de la question de l’opinion, sondage ou réalité ou encore comment faire la démocratie.

Petit problème toutefois, si le programme et les intervenants sont bien calés, les salles de rendez-vous viennent à manquer. Demain soir ça se passera à l’auditorium François Mitterrand à Bergerac. C’est à 20h. L’entrée est à 5 euros. C’est gratuit pour les adhérents et les scolaires. Mais pour quasiment toutes les autres rencontres annoncées, l’asso est toujours à la recherche d’un lieu.

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