20 ans du Cerader 24 : le travail à venir reste colossal

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De gauche à droite : Jean-Marc Segurel (président), Philippe Larenaudie (Prévention), Sylvie Jeffery (administratif), Monique Stanciu (Secrétaire).
  • Publication publiée :29 novembre 2023
  • Post category:Actus

Le Cerader 24, le collectif qui lutte contre l’amiante et défend les victimes, « célèbre » ses 20 ans cette année. Le collectif qui aurait préféré ne plus avoir à exister, à l’instar des Restos du cœur. Malheureusement, des victimes de l’amiante continuent de pousser les portes de l’asso chaque mois, afin qu’elle les accompagne dans la demande de réparation, là aussi, on peut utiliser des guillemets.

En 20 ans, ce sont ainsi 1.500 familles qui ont pris attache avec le Cerader 24 qui a compté jusqu’à 700 adhérents. Ils sont 80 aujourd’hui. Et en deux décennies, ce sont 416 dossiers de malades qui ont été suivis par le collectif : des salariés de la Poudrerie, d’Ahlstrom, de Polyrey, de Bernard Dumas, de la SNCF ou encore des chaudronniers et même des profs. 139 n’ont pas survécu. Aujourd’hui, une quinzaine de dossiers sont toujours ouverts, avec des délais d’instruction très longs, tandis que l’amiante a été interdite en France en 1997. Mais le nombre de bâtiments qui en sont encore équipés est colossal et les opérations de désamiantage ne sont pas toujours menées comme il le faut.

« Évidemment, les grosses entreprises, elles respectent parfaitement le cadre réglementaire pour ces travaux, mais bon, les PME ce n’est pas tout à fait la même chose. On a encore des pratiques sauvages. Les gens travaillent sans protection et le gros problème aussi, c’est que ces déchets (d’amiante) on les retrouve après un peu partout dans la nature. » Philippe Larenaudie, chargé de la prévention au sein du Cerader 24.

Avec des décharges sauvages qui ont été constatées à Liorac ou encore Cours-de-Pile. Avec le sentiment pour le collectif d’être impuissant. Le Cerader qui plaide pour des contrôles plus fréquents, mais aussi pour l’évolution de la législation concernant l’éradication de l’amiante. Aujourd’hui, il n’existe que deux méthodes pour se débarrasser des déchets d’amiante.

« Il n’existe que l’enfouissement et la torche à plasma actuellement. Et quand on sait que l’enfouissement ça coûte que 150 euros la tonne contre 1.500 euros pour la torche à plasma, on sait ce que veulent faire les gens, ils vont à l’enfouissement. Or l’enfouissement, la commission européenne préconise de l’arrêter depuis 2015. » Jean-Marc Segurel, président du Cerader 24.

Pourtant, une troisième voie pourrait exister : l’éradication de l’amiante par bain d’acide. Un projet porté par la Somez, société héraultaise. Cela fait des années que le Cerader 24, puis les collectivités locales, plaident pour l’implantation d’une unité pilote à Bergerac. Un projet qui se heurte à une certaine réalité financière et sans doute politique, veut croire Jean-Marc Segurel. Et de préciser toutefois que la Belgique, qui doit stopper l’enfouissement, serait intéressée par le projet. « En France ça ne va pas assez vite », regrette le président du collectif.

Le Cerader qui se satisfait tout de même de quelques avancées en 20 ans : la reconnaissance, pour la première fois, au niveau national, en 2010, du préjudice d’anxiété lié à l’amiante ou encore l’accueil gratuit de l’amiante auprès du SMD3, sans compter bien entendu toutes les victimes indemnisées. Mais le travail à venir, on le disait, reste colossal.

Les rendez-vous à venir

Prochain rendez-vous judiciaire le 14 décembre à Périgueux pour la défense d’un dossier d’un ancien de la Poudrerie atteint d’un cancer du rein provoqué par le trichloréthylène.

Prochaine AG : le 15 mars