Solidarité en bergeracois : Les légumes invendus trouvent preneur chez les jeunes



17 février 2021 – 1664 vues

Lisa Hayet, élève en 2nde, section SAPAT : « Nous sommes de la MFR du bergeracois, et nous revenons par rapport au projet pour aider les jeunes étudiants qui sont en précarité. Du coup, nous venons récupérer les invendus si c’est possible pour vous. »

La marchande : « Ah mais vous êtes déjà venus plusieurs fois me voir, donc maintenant j’ai l’habitude et je vous garde un petit panier de côté ! »

Par petits groupes, les jeunes interpellent les marchands à la recherche de produits à récupérer. Des légumes, du pain, quelques fruits… Autant d’aliments frais supprimés en premier de la liste de courses des étudiants lorsque les finances ne le permettent plus.

Avec la crise sanitaire s’est rapidement mêlée la crise économique. Beaucoup de familles ont vu leur revenu baisser, de nombreux « jobs étudiants » – dans la restauration par exemple – ont disparu, ce qui a mis plusieurs jeunes en situation précaire.

C’est ainsi que le BIJ-Espace jeunes a été alerté par les CPE et infirmières scolaires, notamment des lycée des métiers, Jean Capelle ou encore Maine de Biran, sur la détresse de certains étudiants en post-bac.

En partenariat avec la Croix-Rouge et le Secours populaire, une première aide a été apportée.

Puis les jeunes de la MFR ont souhaité, eux aussi, ajouter leur pierre à l’édifice.

? Écouter Marisa De Jesus Da Costa et Cyril Arretche  

« Ça me fait plaisir parce que je me dis que moi, j’aimerais bien qu’on m’aide si j’étais dans le besoin comme eux. Il n’y a pas de honte et aucune gêne à demander. Pour ma part, je suis très contente de faire ça », dit Marisa De Jesus Da Costa, élève en 1ère SAPAT à la MFR du bergeracois.

«Vu qu’on est dans le service à la personne et le territoire, on est dans le territoire et ça aide les personnes qui sont dans le besoin. Sachant que nous aussi, nous sommes jeunes. Ça va, nous, notre établissement est ouvert, mais c’est pour ça qu’on préfère aider les autres », explique Cyril Arretche, élève en 2nde SAPAT à la MFR du bergeracois.

Si tous les producteurs et revendeurs ne jouent pas le jeu, la plupart sont ravis de la démarche. A l’image de Rachel Arnouille, du GAEC de Franchemont.

? Écouter Rachel Arnouille  

« On sait plus ou moins qu’il doit y avoir des jeunes en difficulté, voire en grande difficulté. Leur faire profiter… Alors on n’a pas forcément d’invendus, mais on a des produits qui sont légèrement abîmés, mais parfaitement mangeables, alors au lieu de vraiment les jeter, les donner aux poules ou aux cochons, ce sont qui vont en profiter et c’est très bien. »

Une demande en augmentation

Alors qu’il ne s’agissait au départ que de « 4 ou 5 jeunes, ils seraient désormais une quinzaine », souligne Serge Pradier, vice-président de la CAB en charge de la jeunesse, contacté par téléphone hier. « Au cas par cas, on pouvait encore gérer, mais si le nombre augmente, il va falloir penser différemment. Peut-être en faisant également appel à la Région », a-t-il ajouté. Les lycées publics étant à la charge de la région.

Une réunion a été organisée vendredi avec les associations caritatives, le CCAS, les centres sociaux, le BIJ et la MFR pour évaluer cette nouvelle situation et réfléchir à une meilleure structuration de l’aide à apporter.

Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine, pour un nouveau point en retour de vacances scolaires.

En attendant, les jeunes de la MFR poursuivent chaque mercredi leur tournée, et ramènent le tout au BIJ pour que celui-ci contacte les étudiants et les invitent à venir retirer les paniers.

Le bureau d’information jeunesse qui s’adapte à la situation et peut aussi, le cas échéant, trouver des solutions aux étudiants, au-delà de l’urgence alimentaire.

? Écouter le reportage complet  

Notez que les jeunes de la MFR sont également engagés dans l’opération « légumes moches », ces aliments tout à fait bons et sains mais dont l’esthétique, le poids, la taille, ne sont pas compris dans les normes de vente. Des légumes récupérés par les jeunes et redonnés ensuite au Secours populaire pour devenir des paniers-repas.

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