Réforme des retraites : “Toujours cette non-reconnaissance de l’autonomie, de la liberté, de l’indépendance des femmes”

Encore du monde dans les rues de Dordogne hier contre la réforme des retraites. Sixième journée de mobilisation et les cortèges qui ne dégonflent pas. Nous avons compté 2.350 manifestants à Bergerac. Ils auraient été 1.500 à 2.000 à Sarlat et hier matin, à Périgueux, ce sont 10.000 personnes qui se sont mobilisées d’après le décompte de nos confrères de Sud Ouest. Un record.

À Périgueux, où la CGT Energie 24 a revendiqué une coupure de courant qui a impacté plus de 1.400 clients, particuliers, commerces, administration, hier matin dans le centre-ville entre 10h et 10h30. Enedis a dénoncé un acte illégal et a dit sa volonté de porter plainte.

Retour dans le cortège à Bergerac, où l’on a croisé nombre d’enseignants, de salariés des Papillons blancs, beaucoup de retraités également ainsi que quelques jeunes derrière un mot d’ordre :”64 ans, c’est non !”. À Bergerac, où il a aussi été question des inégalités et d’un projet de réforme qui pénalise particulièrement les femmes dont les salaires sont toujours inférieurs de 25 % en moyenne à ceux hommes, a dénoncé le syndicat Force Ouvrière qui rejette une réforme qui “ne fera qu’aggraver la situation économique des femmes”. Et Camille Borzeix pour la CGT de compléter :

« Quand on parle de carrière complète, on sait très bien que les femmes ont rarement une carrière complète, pour plein de raisons. Soit parce qu’elles ont eu des enfants, soit parce qu’elles ne trouvent pas d’emploi, soit elles ont des emplois précaires comme aides à domicile, aides soignantes et ça va être des contrats qui sont trop courts. Donc à ce moment-là, on ne peut pas envisager qu’une femme ait une carrière complète et puisse partir à 64 ans. »

Même préoccupations du côté du SNES FSU, le syndicat enseignants, écoutez Lydie, enseignante en collège :

« Moi, en l’état actuel des choses, c’est déjà 66,5 ans pour avoir un taux plein. Donc, je ne me bats pas pour moi, je me bats pour mes collègues et la future génération. Dans l’Éducation Nationale, on a un problème, c’est qu’on démarre très tard puisqu’on fait des études longues donc nous le problème des 43 ans (annuités) est fondamental et ensuite, on a énormément de femmes qui font des ruptures pour garder leurs enfants à la maison, des temps partiels, des arrêts et forcément ça va décaler encore plus leur âge de départ à la retraite. »

Isabelle elle est éducatrice et psychothérapeute aux Papillons Blancs. Elle a eu ce qu’on appelle une carrière hachée, contrainte de démissionner pour suivre son mari. Elle déplore aujourd’hui une réforme qui va accentuer les inégalités :

« Par rapport en effet aux carrières hachées, par rapport au salaire qu’elles ont moindre, toujours cette non-reconnaissance de l’autonomie, de la liberté, de l’indépendance des femmes. »

Un discours qui résonne particulièrement aujourd’hui, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Et je vous rappelle justement à ce sujet la manifestation prévue aujourd’hui à 17h30 sous l’arbre de la liberté à Périgueux.

Et concernant le mouvement social, le trafic des TER restera perturbé avec tout de même un train qui circule sur la ligne 33 aujourd’hui plus quelques bus. Ce sera potentiellement la même chose jusqu’au 10 mars au moins puisque l’intersyndicale appelle déjà à une nouvelle journée de mobilisation, samedi.

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