Un portrait pour démarrer la semaine.

Celui d’un producteur de musique britannique installé en Bergeracois depuis une dizaine d’années. Martin Lascelles. Le créateur de Sky Music Studio à Monbazillac.

Avant de débarquer en Dordogne Martin Lascelles possédait déjà un studio d’enregistrement à Londres. Un job qui lui a fait parcourir le monde des Etats-Unis au Japon. A Monbazillac, il pensait profiter de la douceur de la vie et d’une retraite anticipée loin de la pression du milieu musical, mais sa passion l’a vite rattrapé. Il a tranquillement lancé Sky Music Studio qui, au fil du temps, à pris de l’ampleur.

Aujourd’hui il travaille régulièrement avec une vingtaine d’artistes. Venus de Dordogne, des départements voisins, mais aussi de Paris, de Pau… Des artistes débutants parfois, en devenir sûrement. Mais professionnels ou amateurs, peu importe, pour Martin ce qui compte c’est la passion de la musique.

« Mon but c’est de rendre le morceau le plus dans leur esprit possible et produire quelque chose qui a le potentiel de passer à la radio. »

Martin qui ne se contente donc pas d’enregistrer les artistes mais leur fait aussi profiter de ses conseils, lui le spécialiste du rythme. Un studio créatif en somme. Des artistes qui viennent sans doute chercher ici aussi, une atmosphère, une ambiance chaleureuse, détendue, en plein milieu de la nature et des vieilles pierres périgourdines. Martin Lascelles avoue sa faiblesse en marketing et laisse les artistes venir à lui mais n’enregistre jamais à l’aveugle, jamais sans avoir vu les artistes sur scène ou lors de répétitions en tout cas.

Alors bien sûr, il lui arrive de refuser des collaborations s’il estime que les projets ne sont pas aboutis, si le plaisir n’y est pas et pour ne pas faire perdre de l’argent aux artistes. Car l’enregistrement en studio peut vite coûter cher.

« Oui c’est un peu cher parce qu’en terme de studio c’est pas très cher, c’est 350 euros la journée, le problème c’est que dans un vrai projet pour enregistrer 12 morceaux, pour être bien faits, ça monte un peu, parce que c’est tout le travail, le mixage, qui prend beaucoup de temps, les bonnes prises aussi, si c’est un groupe, tout le monde doit bien jouer. Si c’est juste pour enregistrer une répétition, si c’est un groupe qui n’a jamais fait de studio, c’est normalement un peu insuffisant pour avoir vraiment un bon disque. Donc ça prend quelques jours. En 5 – 6 jours on peut faire quelque chose de très bien et qui n’est pas du tout cher s’il y a la possibilité de commercialiser le CD, c’est pas cher du tout. »

On l’a compris, Martin Lascelles préfère la qualité à la quantité. C’est plein d’enthousiasme qu’il nous parle de ses derniers projets avec Humeur Toxique, Lemmie ou encore Mina Sang dont l’album est sorti à la fin du printemps.

Mais Martin ne travaille pas qu’avec des musiciens. Il collabore aussi avec des écoles par exemple ou pour des films, à travers l’enregistrement entre autre de voix de narration. A noter que plusieurs projets ont été repoussés ou annulés à cause de la crise sanitaire, pour autant, Martin n’est pas inquiet au point qu’il envisage encore de faire grandir le studio et s’adjoindre, une bonne fois pour toute le savoir-faire d’un autre ingénieur du son.