19 janvier 2021 – 1050 vues
Une délégation de compétence qui émane de la loi Bachelot de 2009, puis de la loi Touraine de 2016, et qui donnerait à ces infirmiers spéciaux un véritable statut avec une grille salariale propre, à l’issue d’un master, soit un à deux ans d’études supplémentaires par rapport aux infirmiers dits classiques.
Christian Teillac est conseiller départemental pour le canton de la Vallée de l’Homme et favorable au projet.
Écouter Christian Teillac
« Ce sont des infirmières qui sont spécialisées en diabétologie, dans le suivi des hypertensions, des pathologies cardio-vasculaires, etc. dans des domaines bien spécifiques où elles ont une compétence particulière, précise-t-il. C’est pour ça qu’on appelle ça une délégation de compétence ou une pratique médicale avancée. On peut imaginer par exemple, qu’un patient, qui est suivi par un médecin traitant pour une hypertension artérielle, plutôt que d’aller voir le médecin tous les trois mois, pourrait aller le voir, mettons, tous les six mois, avec l’accord du médecin traitant. Il irait voir alors l’infirmière qui ferait une batterie de tests, d’examens et qui peut donner son feu vert pour la prolongation de l’ordonnance au pharmacien. »
Aide pour financer la formation
Débattue lors d’une assemblée départementale en fin d’année dernière, la proposition semble également être bien accueillie par le président du conseil, Germinal Peiro. Ce dernier a annoncé à notre micro ce vendredi, vouloir soutenir la mesure, en aidant au financement de la formation de ces infirmiers de pratique avancée.
Écouter Germinal Peiro
« Je suis prêt à créer une bourse pour leur payer leurs études à condition qu’elles s’engagent à travailler cinq années en Dordogne, comme nous le faisons pour les médecins, dit-il. Aujourd’hui, je suis ouvert à tout ce qui permettra de renforcer la présence médicale en Dordogne. »
Mais si les lois qui entourent la délégation de compétence existent, ce n’est toujours pas le cas des décrets d’application. D’où la lenteur dans la mise en place de la mesure. Pour accélérer les choses, le conseiller départemental Christian Teillac a alors proposé au Préfet de la Dordogne de faire du territoire un terrain d’expérimentation.
Écouter de nouveau Christian Teillac
« Faut avancer quoi ! Au bout d’un moment, on n’a pas de médecin, on n’arrive pas à en faire venir. On essaie d’en trouver, etc. C’est extrêmement compliqué, dit-il. Mais en attendant, on a des gens qui ne sont pas vus suffisamment souvent et qui pourraient être vus de temps en temps par une infirmière qui pourrait détecter certaines choses et à ce moment-là, automatiquement, cela génèrerait une consultation chez le médecin. Je pense que tout le monde a à y gagner en définitive. »
En attendant les autorisations, Christian Teillac réalise actuellement un état des lieux de l’offre de soins sur son canton, et assure recevoir de bons retours de la part des professionnels de santé.
Reste à avoir l’aval des praticiens, du conseil de l’ordre des médecins, de l’ARS et de l’ordre des infirmiers. Si l’ARS dit être au courant des approches et réfléchir à la question, l’ordre des infirmiers de Nouvelle-Aquitaine, en charge de la Dordogne, reste injoignable.
Nous ne manquerons pas de faire le suivi de cette proposition.