19 mai 2022 – 55 vues
Dans 6 mois, Bergerac pourrait bien devenir une ville 30. On parle ici de la vitesse de circulation.
L’idée a été insufflée par la commission extra-municipale et notamment l’association Se déplacer en Bergeracois.
Si le principe de “Bergerac, ville 30” doit être présenté en conseil municipal le 30 juin prochain, la municipalité a souhaité dès à présent engager la discussion. Une première réunion de présentation, à destination de certaines associations ou encore des professionnels, avait lieu, mardi soir. L’occasion pour le maire, Jonathan Prioleaud, de motiver ce projet, cette urgence à ralentir.
“L’urgence, elle est d’abord climatique, on le voit avec le dernier rapport du GIEC. On doit réduire nos gaz à effet de serre. Elle est également de sécurité, pour l’ensemble de nos cyclistes. On voit d’avantage de personnes, des familles, qui se déplacent avec des vélos. Les déplacement doux ont la côte mais on n’est pas une ville encore assez aménagée.”
D’ailleurs, la ville a récemment été épinglée à ce sujet par le dernier rapport de la fédération française des usagers de la bicyclette, qui, en février dernier, classait Bergerac parmi les plus mauvaises élèves de la Région dans sa catégorie.
L’idée est donc de permettre à tous les usages de cohabiter en adaptant la vitesse et en réalisant quelques aménagements. Rien n’est arrêté, mais les services ont déjà travaillé sur un plan qui prévoit la généralisation de la zone de rencontres sur l’extra centre-ville. Un peu sur le modèle de la rue de la Résistance. Partout ailleurs, la vitesse pourrait être abaissée à 30km/h, exception faite peut-être des grands boulevards et grands axes qui pourraient rester à 50 ou encore des zones dites hors agglomération, c’est-à-dire en dehors du périmètre défini par les panneaux d’entrée de ville, où la vitesse autorisée atteint parfois les 80 km/h actuellement. Tout reste à peaufiner. Des réunions avec les habitants seraient d’ailleurs prévues à cet effet.
Mais une chose est sûre, le plan de circulation sera redessiné. Redéfinition du stationnement, du sens de circulation parfois. Avec à chaque fois, pour commencer, des aménagements provisoires, peintures, plots, pour tester avant de se lancer dans de gros investissements. Exemple à venir dans le quartier de la gare où le passage à sens unique de certaines rues sera expérimenté d’ici à la fin de l’année. Rue du Petit sol, c’est sûr, rue Bargironnette peut-être.
Pour la municipalité, la principale difficulté sera de faire accepter ces changements aux Bergeracois. Elle prévoit de multiplier les outils pédagogiques et promet de ne pas verbaliser aussitôt. Autre inquiétude pour certains, voir la ville encore plus désertée. Mais la question ne se pose pas pour le maire :
“À l’époque où la vitesse a été réduite de 60km/h à 50 (en 1990,ndlr), on n’a pas vu fuir les personnes des centres-villes. Je crois qu’aujourd’hui, après cette crise sanitaire, les gens veulent redécouvrir leur territoire, se déplacent avec des mobilités douces. Aujourd’hui, on redécouvre le plaisir de prendre son temps et donc c’est ça aussi qu’on veut à Bergerac. Un mode apaisé de circulation.”
Un travail mené en parallèle de celui de la CAB qui a déjà mis en place les navettes cœur de ville et qui développe son plan vélo, qui devrait être prêt pour le début d’année prochaine lui aussi.