Halle de Bergerac : fin de chantier repoussée, commerçants excédés

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  • Publication publiée :3 mai 2023
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À Bergerac, des commerçants de la place Louis de La Bardonnie en colère, lassés, épuisés après l’annonce d’une prolongation des travaux de la halle du marché couvert. Les commerçants qui étaient conviés à une réunion avec la municipalité, hier matin, pour évoquer entre autres le nouveau calendrier du chantier. Avec donc une remise des clés de la Halle annoncée pour la fin octobre et une ouverture en novembre quand il y a deux mois encore la mairie prévoyait une livraison du chantier pour juillet et une ouverture en septembre. Un nouveau retard dû à la découverte, en cours de chantier, de l’absence de fondations au niveau des piliers de la halle. Pour y remédier, une résine va devoir être coulée, la semaine prochaine, mettant en suspens les autres travaux. Il y a quelques mois, la découverte de plomb avait déjà retardé le chantier.

Alors pour certains commerçants, ce nouveau pépin, est un peu la goutte d’eau de trop. Des commerçants déjà impactés, par le COVID, les problèmes d’approvisionnements ou encore le contexte d’inflation et qui face à cette nouvelle annonce expriment donc leur désarroi, à l’instar de Philippe Pinson de la Brûlerie du Périgord :

« La réunion était stérile puisque de toute façon, toutes les dates qu’ils nous ont annoncées, en règle générale, ils ne vont sûrement pas les tenir donc on est devant le fait accompli. On est obligé de faire avec, on n’a pas le choix. Nous, c’est un stress permanent, à longueur de journée avec nos clients. Les gens, ça les rend moroses parce qu’ils galèrent pour venir faire leurs achats et nous, ça nous rend morose et en colère aussi parce qu’on ne travaille pas dans un cadre serein. »

Et Bastien Roset, le président de l’Union Interprofessionnelle Bergeracoise, qui regroupe des commerçants et entreprises du quartier, de pointer l’absence d’anticipation de la municipalité qui n’a pas fait réaliser d’études suffisantes, selon lui, avant de lancer ces travaux d’envergure. « Il n’y avait pas d’obligation et pas de raison d’en faire », répond le maire de Bergerac qui rappelle que des travaux ayant été fait dans les années 90, rien ne présageait de la présence de plomb. Sur les fondations, « pas de raison de faire d’analyses non plus, la nouvelle structure se voulant plus légère que l’ancienne. »

Des réponses qui ne vont sans doute pas satisfaire Bastien Roset qui dénonce toujours l’impact du chantier sur les finances des commerçants.

« On est presque maintenant sur un an et demi, l’impact économique est déjà plus que présent. Beaucoup de commerces sont déjà en grosse difficulté. La municipalité reste sur son acte de conduite c’est-à-dire aucun fond d’indemnisation. Il (Jonathan Prioleaud, ndlr) nous a encore encouragé à entamer des recours devant le tribunal administratif. Il y en a qui en partant ont dit, ce sont nos derniers mois puisqu’on ne pourra pas tenir un été de travaux, donc c’est la clé sous la porte assurée. » Bastien Roset, président de l’UIB

Certains commerçants rencontrés semblent en effet à bout de souffle, estimant ne pas être entendus, compris, par Jonathan Prioleaud qui entend rappeler le vote de la gratuité des terrasses, deux mois durant, pour tous les commerçants de la zone, ainsi que l’absence de loyers pour ceux de la halle temporaire. Et le maire de compléter que « les commerçants aujourd’hui impactés seront également les premiers à bénéficier de l’attractivité du quartier rénové ». Une invitation à prendre leur mal en patience en somme. Et de la patience, il va encore en falloir avec l’installation, en plus ce mois-ci, d’un échafaudage pour mener les travaux sur l’immeuble du Crédit Agricole qui doit accueillir notamment le campus connecté et l’hôtel d’entreprise.

À noter enfin la réaction d’une partie de l’opposition municipale face à ce nouveau calendrier. Bergerac avec confiance et son représentant Fabien Ruet qui dénonce, dans un communiqué, « une gestion et un suivi de chantier qui vire au fiasco » avec » un surcoût dont on ignore l’ampleur ». Bergerac avec confiance qui réitère sa proposition de constituer un fond d’indemnisation. On connaît la réponse du maire.