07 avril 2021 – 716 vues
Après les températures particulièrement agréables la semaine passée, la nature s’est mise à bourgeonner. Mais c’était sans compter sur la période des gelées qui s’étend généralement jusqu’au 15 mai, avec des températures prévues cette semaine jusqu’à -3°, -4° dans le département.
Du jardin communautaire aux vignes, en Bergeracois, chacun a sa technique pour se protéger au mieux.
Écrit par Nelly Albérola.
« Les pommes de terre sont déjà sorties. Si on ne les met pas dans un tunnel avec un plastique, tout va être ratatiné. » Patrick Ardiller n’en est pas à sa première gelée ! Voilà 12 ans qu’il possède un potager aux jardins familiaux de Bergerac.
Comme lui, ils sont nombreux à s’être équipés de plastique et autre voile d’hivernage pour protéger au mieux la récolte à venir, car l’expérience ne les a pas empêché de tomber dans le piège de la douceur de la semaine dernière.
« On a eu tellement chaud! Alors tout le monde s’est rué dans les jardineries pour planter et tout le monde s’est fait avoir! (Rires) »
Aléas du métier
Pour Patrick, bien sûr, le gel de ses fruits et légumes est une perte agaçante, voire décevante, mais elle n’est pas essentielle, comme peuvent le vivre les professionnels, qu’ils soient des arbres fruitiers ou de la vigne.
Pour Eric Chadourne, Président de la Fédération des Vins de Bergerac et Duras, « être vigneron, c’est accepter que le ciel nous tombe sur la tête de temps en temps, même si c’est dur. »
Crédits : N.A – Beaucoup de particuliers ont utilisé des voiles de forçage ou d’hivernage pour protéger leur arbres fruitiers.
Des moyens antigel existent, comme les éoliennes, mais elles ne sont pas encore suffisamment nombreuses pour couvrir toutes les terres et ont une limite de température. Quant aux feux, ils restent inefficaces et dangereux face au vent, rappelle Eric Chadourne qui, lui, a opté, autant que possible, pour le non pliage des vignes.
« On essaie de laisser les baguettes droites, comme la vigne pousse toujours au point le plus haut et ça inhibe les bourgeons, donc on essaie de ne pas plier les vignes. On essaie de tenir les vignes propres, c’est-à-dire de manière tondue, le plus ras possible, pour éviter d’avoir des éponges. Car le problème, c’est l’humidité. Puis après, vous attendez que ça se passe, qu’est-ce que vous voulez faire? »
Une fatalité pour pallier, peut-être, les coups durs à venir. Lors des fortes gelées d’avril 2017, le vigneron avait perdu près de 90 % de sa récolte.