Françoise et Christian, restaurateurs d’œuvres d’art à Bergerac



19 janvier 2022 – 643 vues

On vous parlait la semaine dernière du chantier des collections au musée du tabac de Bergerac avec l’intervention notamment de restaurateurs d’oeuvres d’art qui doivent faire un état des collections.

Cette semaine on rentre dans l’atelier de ces restaurateurs de peintures : Françoise et Christian Morin, installés à Bergerac depuis 1992.

Un atelier aux larges dimensions, capable d’accueillir des œuvres très grand format. D’ailleurs le jour de notre visite, un immense tableau, de 4m par 4m30, venu du musée Crozatier au Puy-en-Velay, attendait d’être déroulé puis restauré.

Le couple travaille essentiellement pour les musées ou les monuments historiques. Surtout dans le grand Sud-Ouest. Mais rarement pour les collectionneurs privés. Avec un groupement d’amis, ils répondent également à des appels d’offre. Chacun avec sa spécialité. Christian, lui, intervient sur le support. Il refait les châssis, restaure le bois ou encore redonne forme aux toiles déchirées, gondolées. Françoise, elle, se consacre aux couches picturales. Elle allège le vernis, souvent jauni, redonne la couleur, reproduit des scènes effacées, harmonise le tout. Un travail technique qui nécessite parfois des recherches et qui peut se faire sur site ou à l’atelier : 

« Dans les musées, il y a à peu près la moitié des œuvres qu’on traite sur place. Soit ce sont des petites interventions, soit ce sont des œuvres qui ont des valeurs d’assurance qui ne sont pas compatibles avec les déplacements à notre niveau. Donc on ne peut pas les amener à l’atelier. À ce moment là on va les faire sur place. » Françoise Morin

Avec l’occasion, de temps à autre, d’intervenir sur des œuvres de prestige. C’est le cas en ce moment avec ce travail d’entretien du Rembrandt du Mas d’Agenais, « Le Christ en Croix », qui est en dépôt à la Cathédrale Saint-André de Bordeaux et qui doit rentrer au bercail cette année.

Christian a également eu la chance de croiser la route d’un Warhol qu’il a fallu monter sur châssis pour une expo au Grand Palais à Paris. Mais ce qui l’a le plus touché c’était son intervention sur une trentaine d’œuvres de Claude Viallat. Ces fameux haricots peints sur tout un tas de supports, plus surprenants les uns que les autres. Quant à Françoise, elle a eu entre les mains, rien de moins qu’un Rubens.

Des œuvres qu’il faut parfois simplement préparer pour des expositions temporaires ou pour un prêt. C’est à dire les nettoyer ou encore retendre la toile. Alors, bien entendu, avec la crise sanitaire et la fermeture des musées, cette part de leur activité s’était largement réduite. Mais elle reprend, doucement.

Ce qui ne s’est pas arrêté en revanche c’est l’entretien et la sauvegarde, parfois, du patrimoine. Si Françoise et Christian Morin consacrent, en ce moment, une bonne partie de leur temps à des grands formats venus de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux, ils ont également eu à restaurer 4 tableaux de l’Église Notre-Dame de Bergerac dont « L’Assomption ». Pas une mince affaire à priori…

« C’est très particulier cette église Notre-Dame, qui est une église néogothique, qui a été fermée très longtemps, dans laquelle il y a eu un dégât des eaux. Il y a un climat très particulier parce qu’en fait, elle était quasiment confinée cette église. C’était une champignonnière. Donc ça, ce n’était pas prévu du tout. Ça n’a pas été pris à temps. Du coup, le travail (sur les toiles, ndlr) a été beaucoup plus lourd que ce qui était prévu. Ce qui nous embête le plus dans ce problème de contamination, c’est qu’on est obligé de traiter. On passe des produits chimiques qui sont vraiment toxiques » Françoise Morin

Avec donc tout un équipement de sécurité. Plus vraiment de l’art en somme. « Mais ça fait aussi partie du métier », regrette Françoise Morin, qui, on rassure, est quand même bien plus souvent le pinceau à la main.

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