Football : le combat des joueuses pour imposer l’égalité commence à payer

Photo DR BPFC

Puisque tout le monde parle football en ce moment, on a choisi nous de parler foot aussi, mais féminin, à travers un portrait, celui de Julie Claret, gardienne du BPFC et la plus ancienne joueuse de l’équipe.

Julie qui a débuté le football à l’époque où, comme elle le dit, les maillots des joueuses de l’équipe de France étaient bien trop grands, pas ajustés. Elle a donc fait ses débuts à Sauveboeuf, il y a 21 ans, bien inspirée par sa famille de fouteux. Premiers ballons dans les pieds à 6 ans, sous le regard d’une coach. Une femme qui, à l’époque, lui a permis de croire en son avenir dans ce sport. Rapidement, Julie s’est retrouvée à jouer avec les garçons, en tout cas jusqu’à l’âge où la mixité n’était plus autorisée.

Elle avoue n’avoir pas eu trop à se plaindre de propos ou comportements inopportuns, même lorsqu’elle était la seule fille, dans une équipe de garçons. Il faut dire qu’ils n’avaient rien à lui envier. Pourtant, presque 20 ans plus tard et alors que les joueuses de foot ont leur place dans les fameux albums d’autocollants, le combat de Julie Claret ne faiblit pas. Lorsqu’elle est devenue formatrice des U6 – U10 au BPFC, pas une fille n’était inscrite. Il a d’abord fallu faire un travail de recrutement dans les écoles et ensuite un travail sur le terrain pour faire accepter leur présence.

“Je me suis vue sur des matches ou des tournois avec les filles qui arrivent en pleurant me voir à la fin du match et qui me disent “On a entendu des réflexions pendant tout le match comme quoi on était des filles, qu’on n’avait pas le droit de jouer au foot, qu’on était nulles.” Et donc là, il y a vraiment un travail de réassurance à faire avec elles en leur expliquant qu’elles ont tout à fait le droit de jouer avec les garçons, contre les garçons et qu’elles sont légitimes.” Julie Claret

Sans compter qu’il a fallu également sensibiliser les coachs des équipes masculines afin qu’eux aussi fassent de la pédagogie.

Un combat fatigant pour imposer l’égalité dans tous les domaines : matériel, financier, humain. Julie Claret se souvient de la montée de son équipe en D2 en 2019 et comment les filles n’ont pas pu suivre. Les moyens restaient insuffisants et assurément toujours au-dessous de ceux alloués à l’équipe masculine. Un mal qui touche tous les clubs ou presque, regrette Julie Claret.

“Pour avoir un contrat et pour arriver à vivre du foot quand on est une fille, il faut vraiment être dans un grand club dès le début, Paris, Lyon, Bordeaux. Ou alors ce qu’ils proposent (les clubs, ndlr), c’est d’aider à trouver un travail, des primes de matchs et à côté, il n’y a pas forcément grand-chose. Toutes les joueuses qui sont en D2, donc en niveau Ligue 2, travaillent.”

Julie Claret qui note quand même une avancée de taille cette année pour les joueuses du BPFC :

“C’est juste cette année, au bout de 10 ans, qu’on a réussi à avoir des primes de matches sur les victoires en R1. Et c’est vrai que c’est un peu plus motivant justement pour arriver à gagner parce que c’est une forme de reconnaissance en fait.”

La reconnaissance aussi à travers l’accès facilité à des soins de kiné, d’ostéo, etc… Et puis à travers une mise en lumière plus importante. Plus de visibilité sur les réseaux sociaux, dans les médias. Enfin, l’équipe devrait plus souvent jouer à Campréal cette saison avec potentiellement plus de public. Pour la petite histoire, si elles ne jouaient pas là-bas, c’est surtout parce que l’équipe perdait chaque fois qu’elle y mettait un pied. Mais les filles cette année ont su conjurer le sort. Les féminines qui se fixent pour objectif la montée en D3, catégorie recréée cette saison. « Si on y arrive, on devrait avoir plus de moyens cette fois », espère Julie Claret.

D’ici là, le prochain rendez-vous est fixé dimanche à Brive, dimanche pour la 9e journée de championnat de régionale Une Elite.

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