La ville de Bergerac s’apprête à modifier les rythmes scolaires dans les écoles. La municipalité qui entend revenir dès la rentrée de septembre à la semaine de 4 jours au lieu de 4 et demi. Le dossier doit être soumis ce soir au conseil municipal.

Je vous rappelle que depuis 2017, les communes qui le souhaitaient pouvaient réinstaurer la semaine de 4 jours. Quasiment toutes l’ont fait sur le territoire de la CAB. Pas Bergerac. D’ailleurs, jusqu’à présent, le maire s’y était toujours ouvertement opposé. Alors pourquoi ce revirement ? Pour répondre à la demande des parents, consultés par sondage il y a un an, assure Marie-Lise Potron, adjointe à l’éducation et aussi un peu pour lutter contre la fuite des enfants vers le privé, qui propose déjà des semaines à 4 jours. L’autre question qui se pose alors, c’est celle de l’urgence du dossier. Les conseils d’école, composés de quelques parents et surtout des enseignants, ont été consultés précipitamment en ce mois de janvier et sans plus de précision quant à l’application de ces nouveaux rythmes et l’impact sur les enfants. Des représentants de parents qui pour certains dénoncent également une consultation biaisée. 

« C’est un peu toute la problématique, c’est qu’en fait, on vous convoque en vous disant dans deux semaines, vous allez devoir vous prononcer oui ou non pour la semaine de 4 jours, mais on ne connaît pas les tenants et les aboutissants de cette modification. Et on nous a bien dit, si les parents se prononcent en faveur des 4 jours, ce sera mis en œuvre, mais la mairie, c’est elle qui décidera des horaires et des modalités de mise en œuvre. Et nous, ce qu’on veut souligner, c’est que le but c’est le rythme des enfants. Mais si ça veut dire récupérer le temps sur la pause méridienne, avoir des enfants qui courent à l’heure du déjeuner, qui n’ont plus de temps libre, de temps de récréation, c’est un contresens complet. » Hélène, parents d’élèves au Bout des Vergnes.

Concernant l’organisation, la mairie y travaille, assure Marie-Lise Potron qui ajoute qu’elle va faire remonter toutes les propositions d’organisation avancées par les différentes écoles avec le souci de conserver les TAPs, les Temps d’Accueil Périscolaire, et de préférence, dans un premier temps, sur la pause méridienne. Reste deux problématiques : en passant à 4 jours, la municipalité se prive du fond de soutien au développement des activités périscolaires, soit une enveloppe de 90.000 euros et puis elle ampute potentiellement le temps de repos des enfants le midi. 

« Ces 90.000 euros, ben oui, on les perd, mais on fera avec. Les TAPs, si on les laisse sur la pause déjeuner, ils seront un peu réduits parce que là aussi, il y a une demande de réduire la pause méridienne qui est de deux heures et qui est extrêmement longue. Mais les enfants ont aussi besoin de se défouler, sur le temps de midi. Donc là aussi, comment on va articuler ? Alors sûrement qu’il y aura moins de TAPs ce qui fera que cette enveloppe de 90.000 euros, qui sera manquante, sera allégée pour nous…. » Marie-Lise Potron, adjointe à l’éducation

Pour autant, l’élue le réaffirme, la municipalité n’est pas en train de préparer à la suppression des TAPs.

Dernier questionnement alors. Quid des parents qui ne pourront garder leur enfant le mercredi matin ? Là non plus, rien n’est acté. La municipalité doit lancer ces jours-ci un questionnaire pour connaître les besoins des parents et amorcer les discussions avec l’agglo qui gère les centres de loisirs. Et si la CAB ne peut accueillir ces enfants, du fait des travaux à Toutifaut, la ville imagine transformer, chaque mercredi, une école en centre de loisirs. Une solution sortie du chapeau pour l’élue d’opposition Hélène Lehmann, par ailleurs représentante de parents d’élèves. Elle compte bien s’abstenir sur cette délibération, ce soir, lors du conseil.

« À quel moment on parle du rythme des enfants, à quel moment on parle des contraintes des parents ? On ne peut pas simplement se contenter de dire « on va faire comme ça ». Je pense qu’on est un petit peu face à une mairie qui n’a pas conscience des enjeux. » Hélène Lehmann, conseillère municipale d’opposition

Hélène Lehmann qui demande à ce que les parents soient associés à la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires et plus largement à la politique éducative. C’est déjà plus ou moins le cas selon Marie-Lise Potron qui devrait toutefois proposer une nouvelle réunion aux délégués de parents pour leur présenter les modalités de mise en place de la semaine de 4 jours. Le principe qui, après le conseil de ce soir, doit en plus être validé par la commission départementale de l’Education Nationale.