En ce mois de décembre, les cérémonies de naturalisation se multiplient et notamment sur le territoire Bergeracois. La première avait lieu jeudi dernier, dans les salons de la sous-préfecture. Il s’agissait de remettre officiellement à ces nouveaux citoyens français leur décret de naturalisation. Une cérémonie essentielle selon le sous-préfet de Bergerac, Jean-Charles Jobart, même si la plupart d’entre eux ont reçu leurs papiers depuis plusieurs mois déjà.

« L’entrée dans la communauté nationale est un moment fondamental dans la vie d’une personne donc on ne peut pas simplement faire de ça une formalité administrative. Il faut que ce soit un moment crucial dans la vie de la personne, qu’elle comprenne qu’elle entre en France avec des droits, des devoirs. C’est vraiment un moment solennel. » Jean-Charles Jobart, sous-préfet de Bergerac.

Un moment d’émotion même pour certains, comme pour le Docteur Alice Grumier, gynécologue à l’hôpital de Begerac. Cette Malagache, mariée à un Français, a dû quitter son pays en 2015 pour des raisons de sécurité. A l’issue de la cérémonie, elle s’est dite très heureuse d’enfin pouvoir participer pleinement à la vie de la communauté.

« Je suis très très ravie. C’est une fierté, un soulagement et aussi là je me sens française puisque je peux voter. Les droits du citoyen je les faits depuis longtemps mais c’est surtout le droit de vote qui me manquait. » Dr Alice Grumier.

Le droit de vote, un droit essentiel que Samira Bahrar est également impatiente de pouvoir exercer. La quadragénaire est originaire du Maroc. Elle est arrivée en France avec ses parents alors qu’elle n’avait que 7 ans. Cela fait donc 33 ans qu’elle est sur le sol français mais quelques mois seulement qu’elle dispose de sa carte d’identité française.

« En fait j’ai fait plusieurs fois les démarches mais d’un point de vue administratif c’était laborieux donc j’ai toujours arrêté en plein milieux et là j’ai dit non, il faut que je le fasse. En fait mes parents sont naturalisés, mes frères et sœurs, mes deux filles aussi donc je me suis dis, il ne manque plus que moi en fait. Et puis cela m’a aussi permis, d’un point de vue professionnel, de rentrer dans la fonction publique territoriale. Après les démarches je ne les ai pas faites que pour le travail. Je me sens Française depuis des années. » Samira Bahrar.

Mais il lui aura fallu quasiment deux ans pour obtenir ce fameux titre. « J’ai même écrit au Président de la République pour essayer de faire accélérer les choses », nous a t-elle confié, heureuse d’être arrivée au bout de ce parcours du combattant.

En Dordogne, en deux ans, ce sont 334 personnes, issues de dizaines de pays qui sont entrées dans la nationalité française. 120 personnes recevront leur décret de naturalisation en ce mois de décembre dont 35 en Bergeracois.