Une conférence avec un artiste reconnu demain, à La Force.

Cet artiste, c’est Emmanuel Gatti qui pratique la gravure en taille douce et propose des œuvres qui parlent d’un monde d’avant l’humanité.

Originaire de Molières il a fait sa carrière à Paris où il a son atelier et où il donne des cours, à la Sorbonne. Emmanuel Gatti qui a donc répondu à l’invitation de l’association bergeracoise de promotion de l’art contemporain La Nouvelle Galerie, LNG pour les intimes. L’asso qui lui a proposé, en plus de cette conférence demain, d’animer des ateliers avec des résidents de la Fondation John Bost. Rappelez-vous, l’an dernier, pour l’événement Nougaro, LNG avait déjà proposé des ateliers d’écriture aux résidents de la Fondation. Un partenariat avec la Fabrik, le pôle socio-culturel de John Bost (1), que l’asso bergeracoise voulait renouveler, partant du sentiment que l’on accepte de moins en moins la différence et le handicap.

« J’ai très vite pensé à Emmanuel Gatti, que je connais depuis très longtemps, dont j’apprécie particulièrement le travail, qui est connu, un peu dans le monde entier, sauf là où il est né, à Bergerac. Normal. Moi, ça m’agace qu’il ne soit pas connu ici. Donc, on s’est dit des ateliers où il y a, à la fois, des personnes de John Bost et à la fois des personnes de Bergerac. On apprend à savoir ce qu’est un handicap. On peut travailler avec des gens que l’on ne dit pas normaux et qui sont parfois bien plus jolis que les normaux. » Corine Aubineau, secrétaire de La Nouvelle Galerie.

Et une première session des ateliers a eu lieu cette semaine avec trois résidents de La Fondation, venus de l’établissement pour personnes âgées dépendantes ou encore des foyers médicalisés. Des personnes qui, pointe sèche à la main, ont gravé des plaques de plexiglass qui ont ensuite été encrées puis imprimées. Une technique qui n’est pas tout à fait celle habituellement pratiquée par Emmanuel Gatti mais qui convient bien à l’apprentissage avec rapidement des résultats surprenants.

« Quand on pratique la gravure, tout de suite, on découvre la magie que cela peut amener à toutes sortes de personnes de découvrir d’un seul coup, quand on imprime, son dessin. Cette technique valorise énormément une production dessinée. Donc il y a toujours une magie qui opère et puis il y a des fonctions d’apaisement, de développement de la personne, développement de la créativité. Transformation peut-être même de l’individu. » Emmanuel Gatti

Pourtant, Emmanuel Gatti n’aime pas parler d’art-thérapie. Il n’en n’est pas plus question pour Cyndrelia Segala, monitrice-éducatrice à la Fondation John Bost qui voit d’autres bénéfices dans ce partenariat.

« Je ne pense pas que l’on puisse parler d’art-thérapie, mais en tout cas, il y a une évasion, c’est sûr. Et je pense que ça fait du bien aussi d’être avec des personnes extérieures à la Fondation dans des ateliers comme ceux-là. C’est l’essence même de la Fabrik, d’ouvrir et de partager des moments où il n’y a pas de patients, il n’y a pas de résidents, pas de personne extérieure. Personne ne sait faire et tout le monde apprend ensemble. » Cyndrelia Segala, monitrice-éducatrice à la Fondation John Bost

Trois autres personnes de la Fondation participeront à une nouvelle session des ateliers la semaine prochaine. L’ensemble des œuvres réalisées lors de ces ateliers ainsi que quelques-unes d’Emmanuel Gatti seront ensuite exposées quelques jours au musée John et Eugénie Bost avant de rejoindre La Gare Mondiale à Bergerac. Là, l’expo sera à découvrir du 22 mai au 3 juin avec un dévernissage le 3 juin. (2)

Et puis donc, avant cela, conférence d’Emmanuel Gatti autour de son œuvre, de la gravure ancienne, pour approfondir sur la question de l’imaginaire, de la présence de l’homme au monde. C’est demain de 14h – 16h à l’espace Guilgal de la Fondation John Bost à La Force.

(1) La Fabrik – C’est la période de confinement qui a permis de structurer les actions socio-culturelles via la création de La Fabrik où les éducateurs travaillent en collaboration avec les personnes accueillies à la Fondation. La Fabrik qui propose notamment des sorties ciné, des concerts, une chorale (elle sera d’ailleurs présente au Festival Atout Chœurs).

(2) Exposition des œuvres issues des ateliers et de quelques œuvres d’Emmanuel Gatti, du 22 mai au 3 juin à La Gare Mondiale, dans le quartier de la Brunetière à Bergerac. Exposition visible gratuitement sur demande auprès de Corine Aubineau au 06 70 11 91 94.

Dévernissage le 3 juin à 11h30 en présence d’Emmanuel Gatti.

Corine Aubineau invite par ailleurs les établissements scolaires, centre-sociaux ou encore structures d’insertion à aller visiter l’expo.