20 octobre 2020 – 1178 vues
Ce professeur d’histoire des Yvelines qui a été assassiné, la semaine dernière, pour avoir présenté des caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e, lors d’un cours sur la liberté d’expression.
Sur la place Doublet : des politiciens, des membres d’association, mais aussi des enseignants du Bergeracois et de simples citoyens, touchés par la mort du professeur et les valeurs qu’il défendait.
Écouter le micro-trottoir
« On est venus en tant que citoyen tout simplement, Français, citoyen, attaché à la République, à la laïcité, et à la liberté d’opinion. // Pour défendre la liberté d’expression, et pour défendre notre métier car nous sommes enseignantes, et pour nos enfants. // Je trouve ça abject et inconcevable. Je n’ai pas d’autres mots que ça. Ce n’est pas de la colère, c’est vraiment de la peine, de la tristesse. // Après, ce sont des gens qui ont perdu la tête quoi. // Il fallait être là je pense, et je trouve ça bien que des organisations, des partis, appellent les gens à se rassembler comme ça. »
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Avant une minute de silence autour de l’arbre de la laïcité, les représentants du Comité Laïcité République Dordogne et de la Ligue de l’enseignement Dordogne ont, l’un après l’autre, tenu un discours.
Ils ont souligné les dérives de courants religieux politisés et rappelé l’importance des valeurs de l’école publique.
Daniel Guichard, ancien professeur et administrateur de la Ligue de l’enseignement Dordogne.
Écouter Daniel Guichard
« De nombreuses publications ont traité, depuis 15-20 ans, de cette laïcité à l’épreuve des pressions religieuses certes, mais aussi d’autres courants de pensées. La colonne vertébrale de notre enseignement est le programme d’enseignement. Construit par des spécialistes des disciplines, il est validé par le conseil supérieur des programmes. C’est cela qui fait autorité. Notre collègue, Samuel Paty, ne faisait rien d’autre que d’assurer la mission qui lui avait été confiée. Et il le faisait, non seulement dans le respect des textes, mais aussi dans le respect des sensibilités des élèves qui lui était confiés. C’est dire s’il était loin d’être le voyou que le père de famille de Conflans, un père de famille, voulait faire écarter de l’établissement. »
Pour rappel, à la suite de son cours sur la liberté d’expression, inscrit au programme scolaire d’enseignement moral et civique, l’un des parents d’élève aurait demandé le renvoi de l’enseignant. Il aurait également lancé une polémique sur les réseaux sociaux.
Une enquête est actuellement en cours pour définir les responsabilités de chacun dans la mort de Samuel Paty.