Bergerac : Les arbres abattus au coeur de la polémique

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  • Publication publiée :11 janvier 2022
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18 décembre 2020 – 1039 vues

L’abattage de ces arbres présents depuis une soixantaine d’années sur l’avenue a fait bondir de colère l’élu d’Europe Ecologie les Verts, Lionel Frel. Aucune consultation n’a été faite, alors même qu’il existe une nouvelle commission spécialement dédiée à la place de l’arbre dans la ville.

? Écouter Lionel Frel

 

« Cette commission extra-municipale a été constituée 2 ou 3 jours avant que cette décision soit prise et que les arbres soient abattus. Est-ce qu’il y avait vraiment urgence, au milieu de l’hiver, à abattre ces arbres-là ? »

 

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Crédit : Mairie de Bergerac. Les anciens arbres de l’avenue du Maréchal Leclerc.

Urgence, peut-être pas, mais nécessité certainement, car ils étaient dans un mauvais état sanitaire, explique Patrick Clavelier. Le responsable du service Espaces paysagers de la Ville qui pense même que ces arbres n’auraient jamais dû être plantés ici à la base.

 

? Écouter Patrick Clavelier

« L’érable Negundo est un arable d’Amérique du Sud qui a beaucoup été vendu en pépinière, il y a 60-70 ans. Ce sont des arbres qui étaient à la mode à l’époque car il pousse très vite, il a un feuillage vert assez franc au printemps, donc assez sympa, simplement c’est un arbre d’un grand volume et quand il a été planté à l’époque, je pense qu’on n’a pas très bien pensé à son développement futur. »

 

Faute de place, ces arbres ont subi des tailles fréquentes et plutôt sévères, que l’espèce n’a pas apprécié.

Autre problème que nous explique le professionnel : l’érable Negundo est très invasif. Au point que l’espèce est aujourd’hui proscrite dans de nombreux départements, souligne le paysagiste.

 

Des espèces moins volumineuses

Aussi, dès janvier, ils vont être remplacés par des cerisiers à fleurs et des savonniers, moins volumineux, notamment au niveau de leurs systèmes racinaires.

Un choix d’espèces qui ne satisfait pas l’élu des Verts à la mairie.

 

? Écouter Lionel Frel

« Si il y a lieu de les remplacer, alors allons vers des essences locales. Le cerisier du Japon ou le Savonnier ne sont pas des arbres que l’on rencontre le plus fréquemment en ville. Allons vers des espèces locales, il en existe beaucoup, ce qui permettrait d’ailleurs de renouer un peu plus avec notre patrimoine végétal. »

 

Quelle place pour l’arbre en ville?

Et l’élu d’ajouter que la prise de conscience autour de l’arbre ne passe pas par Bergerac.

 

? Écouter de nouveau l’élu écologiste

« Regardez le port par exemple, c’est une surface uniquement minérale de partout, avec des arbres qui sont en pot de fleurs. Comme place de l’arbre dans la ville, il y a beaucoup mieux. »

 

Sans entrer dans le débat politique, le chef des espaces paysagers de la ville constate, lui, que le végétal est beaucoup plus respecté aujourd’hui.

? Écouter Patrick Clavelier

« Il y a un peu plus d’écoute par rapport à ça, la prise en compte de la biodiversité, la transition écologique et la nécessité de replanter des arbres qui apportent beaucoup d’avantages écosystémiques. Ça permet de mieux infiltrer les eaux dans le sol, de piéger du carbone, ça lutte contre les pollutions de l’air… Autant de services gracieux fournis par l’arbre dont on ne fait pas attention. Il y a une prise de conscience qui est plus grande aujourd’hui autour de ça. »

 

A voir maintenant comment ces nouveaux arbres vont s’adapter. Ces derniers devraient être plantés dès le mois prochain sur l’avenue du Maréchal Leclerc.