Le renouveau se poursuit dans la rue Sainte-Catherine à Bergerac. Après l’installation de l’écaillère Aux Perles de Margaux en mars dernier, la reprise de la fromagerie Blanchard par Pauline Treillard, ce sont maintenant deux institutions Bergeracoises qui prennent un nouveau souffle avec l’arrivée de deux couples. D’un côté Magali et Sylvain qui ont repris l’historique Raboliot pour en faire le café Olga. De l’autre, Marie et Benoît qui, ce mercredi, doivent ouvrir les portes du Jardin Secret en lieu et place du non moins emblématique D’un terroir à l’autre.
Benoît Ficamos et Marie Daffis qui se sont rencontrés en Bretagne d’où est originaire le chef, tandis qu’ils travaillaient tous les deux dans le même restaurant, mais qui auraient très bien pu user leurs fonds de culotte ensemble à Bergerac, quand chacun venait profiter des vacances en famille. Entre-temps, Benoît a fait la tournée des plus grandes cuisines, Plaza Athénée, Apicius. Marie, issue d’une famille de restaurateurs, n’a pas compté ses pas et notamment dans une grande brasserie parisienne. Puis est venu le temps de la vie à deux, toujours au service des autres, dans des chalets de luxe ou ailleurs. Puis la vie à trois a poussé le couple à poser ses valises, à Bergerac donc. Marie et Benoît qui ont eu un coup de cœur pour l’établissement et pour ses fondateurs historiques, Gérard et Ghislaine Barry, toujours propriétaires des murs. À Bergerac, les jeunes entrepreneurs entendent proposer une cuisine raffinée mais simple. Bistronomique disent certains, même si eux trouvent le terme trop pompeux. Exemple de préparations avec le chef.
« Un carpaccio de magret avec du foie gras, de la joue de bœuf confite avec du Bergerac, une petite marmite de lotte avec une bisque de langoustine, une brioche perdue avec du caramel au beurre salé, donc voilà que du plaisir. » Benoît Ficamos
Et autant que possible avec des produits locaux. Le couple qui entend s’inscrire dans la dynamique qui se met en place rue Sainte-Catherine.
« On parle beaucoup avec Aux Perles de Margaux, avec Pauline et nos super voisins Magali et Sylvain. Et je pense qu’il y a plein de nouvelles personnes qui sont arrivées ici et on a vraiment envie de faire vivre cette rue, une rue qui est reconnue quand même pour la gastronomie, et de la rendre dynamique. » Marie Daffis
Une rue pleine de vie, c’est ce à quoi aspirent également Magali Condaminas et Sylvain Besse qui ont donc ouvert le café Olga il y a trois semaines. Elle, a travaillé dans la fonction publique à Périgueux pendant 20 ans, lui, était dans le monde des travaux publics. Mais lorsque Bernard Legrand, Nanard, pour les intimes, a voulu passer la main, le couple a sauté sur l’occasion. Ajoutant à l’activité bar, un service de petite brasserie le midi et des planches apéritives certains soirs. Là aussi avec des produits locaux et de saison.
« Quand on sortait sur Bergerac, il y avait plein d’endroits sympas, mais voilà, le soir, ce sont des endroits festifs, les gens font ça très bien, mais nous, il nous manquait ce côté un peu posé. Et on s’est dit allons sur ce thème-là. Et après, la petite brasserie de midi, on aime faire à manger tous les deux, on aime s’occuper des gens donc ça nous est venu naturellement. » Sylvain Besse
Le couple qui ne veut toutefois pas voir trop grand.
« On se dit que c’est notre échelle parce qu’effectivement, c’est compliqué de trouver des salariés dans la restauration et puis on est installé dans un quartier, moi la rue Sainte-Catherine, je l’appelle Le Village, on a le clocher tout à côté en plus.. donc c’est notre échelle pour passer du temps avec les gens parce qu’on parle de créer du lien social, de maintenir du lien social, mais aussi dans les villes, dans les centre-bourg, c’est important de se retrouver et de passer du temps. Et nous l’idée, c’était aussi de passer du temps avec les gens. » Magali Condaminas
Et pour favoriser encore plus le lien social, Magali imagine volontiers la rue Sainte-Catherine redessinée pour la rendre plus accueillante et laisser de temps à autre plus de place aux piétons et donc aux rencontres. Un espoir que nourrissait à l’époque un certain Gérard Barry déjà.