Commerce à Bergerac : l’intervention de la police municipale pour faire supprimer une publication sur les réseaux sociaux suscite la polémique

À Bergerac, nouvelle polémique ce week-end autour du chantier de la halle du marché couvert. Au cœur de la discorde, l’intervention de la police municipale dans une librairie pour faire retirer un post publié sur les réseaux sociaux.

L’affaire débute le 29 septembre quand les commerçants du pourtour de la halle apprennent que l’accès au secteur sera interdit aux voitures pendant un mois au lieu des quatre jours évoqués deux semaines plus tôt. Rapidement, la grogne monte. Dans un premier post, les propriétaires de La Colline Aux Livres évoquent l’impact du chantier sur leur activité depuis un an et demi et rappellent qu’ils n’ont obtenu aucune indemnisation.

Dans un second post, Baptiste Gros et Caroline Dieny se mettent en scène, accrochés à un monte-charge de chantier. Photo accompagnée d’un texte pour remercier les personnes qui ont apporté leur soutien et annoncer un mois d’octobre bien chargé, comme une forme de résistance.

Et c’est précisément cette publication qui a déplu. Vendredi, alors que les cogérants étaient sur un salon à Gradignan, trois agents de la police municipale se sont présentés, armés et équipés de leur gilet pare-balles, selon nos confrères d’Actualitté, pour exiger le retrait de la fameuse publication. Ça a été chose faite.

Mais l’écho de cette intervention s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, faisant même réagir l’ancien maire. Daniel Garrigue qui a partagé, “sa honte d’avoir soutenu la candidature de Jonathan Prioleaud. La municipalité de Bergerac est en plein dérapage”, a-t-il écrit.

Réaction vive également, on s’en doute, de l’opposition municipale et plus particulièrement de la liste Bergerac avec confiance de Fabien Ruet qui dénonce abus de pouvoir et menace sur la liberté d’expression. Le groupe qui se réserve la possibilité de porter plainte contre le maire pour détournement des moyens publics de la ville.

La municipalité qui n’a pas tardé à réagir non plus pour apporter, dit-elle, son propre éclairage, exposant des incivilités répétées sur le chantier, depuis plusieurs semaines. La municipalité qui assure que les policiers municipaux ont agi de leur propre initiative, dans le cadre de leur tournée, “pour rappeler aux gérants que la publication dans laquelle ils se sont mis en scène contrevenait à toute règle de sécurité, comme d’ailleurs pénétrer dans une zone de chantier interdite au public”. Et d’ajouter que “la force publique n’a pas le pouvoir de faire retirer une publication, néanmoins il a été indiqué aux personnes que toute communication sur les réseaux sociaux peut engendrer une incidence en cascade sur les faits et les personnes exposées”. La ville qui trouverait “regrettable qu’un incident malheureux ne vienne retarder la fin de ce projet”. Fin de citation. Pas sûr que cela suffise à apaiser les esprits.

En tout cas, notez que la librairie reste ouverte et qu’elle accueillera demain soir Monique Pinçon-Charlot. C’est à 19h.

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