Après deux cancers du sein, l’escrime pour se reconstruire

Zoom sur une Bergeracoise pour qui le sport a été un véritable soutien dans son combat contre la maladie. Cette femme, c’est Fabienne Chaffanjon. À bientôt 52 ans, elle a déjà traversé deux cancers du sein. Le premier a été diagnostiqué en 2019 et lui est tombé dessus, comme souvent, sans prévenir. À l’époque, Fabienne est une femme plutôt discrète, de nature calme, quelqu’un, qui, dit-elle, avait plutôt tendance à subir les choses. Une femme qui prenait parfois la bonne résolution de faire du sport, mais qui, sans grande conviction, abandonnait rapidement. Pourtant, cela fera quatre ans cette année, que chaque jeudi, elle se rend à la salle d’escrime des Cadets de Bergerac pour participer à ce qu’on appelle la solution R.I.P.O.S.T.E (Reconstruction, Image de soi, Posture, Oncologie, Santé, Thérapie, Escrime), un dispositif national destiné aux femmes opérées du cancer du sein que Fabienne a découvert un peu par hasard et face auquel elle s’est d’abord montrée un peu hésitante, persuadée que le fait d’être en plein traitement lui fermerait la porte du cours.

« J’avais peur en fait. Je ne m’en sentais pas capable, ni physiquement, ni oser faire quelque chose de nouveau. Donc j’ai appelé et je pensais avoir une réponse « oui, vous avez raison, attendez encore un peu » et là, ça a été l’inverse : « c’est justement maintenant qu’il faut que vous veniez, quand vous êtes encore dans les traitements, c’est encore mieux… » Voilà, rendez-vous le jeudi, donc là, j’y vais quand même très fatiguée, moralement pas au top non plus, et puis je me suis rendue compte qu’en fait, en sortant, je me trouvais bien plus en forme qu’en arrivant, et physiquement, et moralement. Donc le fameux truc “le sport fait du bien”, moi, je n’y ai jamais trop cru… Eh bien si en fait, oui, ça marche. » Fabienne Chaffanjon

Car à travers R.I.P.O.S.T.E, il y a l’aspect thérapeutique avec des gestes spécifiques qui permettent de soulager les douleurs au niveau du bras, de l’épaule et même les courbatures liées à l’hormonothérapie. Il y a aussi ce côté lâché prise, défouloir ou encore lutte contre l’isolement. Mais pour Fabienne, l’escrime a surtout été un moyen de prendre confiance en elle. Fabienne, qui avec la maladie et à travers l’escrime, estime avoir découvert beaucoup de choses sur elle-même, être par exemple devenue beaucoup plus actrice de ses choix. Alors bien entendu, certains jours, c’était un peu plus dur d’y aller à cause de la fatigue, mais la Bergeracoise a toujours voulu se prouver qu’elle en était capable et assure avoir toujours été bien accompagnée par Sébastien, le maître d’armes. C’est tout naturellement qu’elle encourage donc les autres femmes à s’intéresser au dispositif.

« Il faut que ça arrive jusqu’à la bonne personne et au moment où on se sent prêt aussi à ça. C’est-à-dire que l’affiche par exemple est à la polyclinique, à Bergerac, dans la salle d’attente des mammographies, mais à mon avis, on ne la voit que le jour où on est concernée par ça. C’est pour ça, moi si j’ai un message à faire passer, c’est effectivement aux femmes concernées, si elles peuvent le savoir et venir au moins juste voir ce que c’est, je pense que ça vaut le coup. »

En tout cas Fabienne imagine mal comment elle aurait pu traverser la maladie autrement. « Je ne sais pas comment ça aurait été sans, mais ça aurait été dommage », nous a-t-elle confié. Fabienne toutefois pas plus motivée pour faire un autre sport à l’avenir, quoique si la section escrime artistique faisait son retour, elle y réfléchirait à deux fois quand même.

L’info en + Le dispositif RIPOSTE est proposé à Bergerac par le club d’escrime Les Cadets et son maître d’armes, Sébastien, qui a reçu une formation spécifique pour prendre en charge les femmes atteintes d’un cancer du sein. Sébastien adapte ses cours aux histoires de chacune, en fonction aussi de leur âge et de leur capacité physique de chaque instant. Lors des séances, les participantes, qui ne sont pas en contact avec les autres licenciés du club, effectuent des gestes bien particuliers et réalisent uniquement des touches sur la tête. Il faut savoir que le dispositif se veut également accessible à tous financièrement avec, une prise en charge totale la première année. L’équipement est également mis à disposition par le club. Renseignements auprès de Sébastien Braissant au 06 86 56 08 52 

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