Bergeracois : une nouvelle station météo connectée au coeur des vignes

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  • Publication publiée :11 janvier 2022
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16 décembre 2020 – 1299 vues

Ils ont adhéré collectivement au projet Opti Vitis Périgord, porté par l’association départementale AgroBio Périgord et l’entreprise Promété.

L’objectif : installer l’une des 10 stations météo connectées à des logicels dits OAD, pour outils d’aide à la décision. Un matériel de pointe qui va permettre aux viticulteurs de mieux doser leur traitement phytopharmaceutiques, voire de réduire leurs indices de fréquence de traitement. Un pas de plus dans l’amélioration de l’agriculture biologique, comme l’explique Alexandre Bannes, animateur technique chez AgroBio Périgord.

? Écouter Alexandre Bannes

« Notre objectif, c’est quand même de réduire les intrants dans les vignes, l’utilisation de produits phytosanitaires, contre le mildiou et l’oïdium. La station va permettre, en plus des prévisions météorologiques, de nous donner les pressions mildiou et oïdium et de permettre aux viticulteurs, avec l’analyse des données météo, de placer au mieux leur traitement, avec les bonnes fenêtres. Eux pourront rentrer dans l’OAD, l’Outil d’Aide à la Décision, les doses qu’ils ont mises, quel produit, et ainsi calculer le lessivage, adapter leur dose et leur nombre de traitement. »

Station météo vigne 1.jpg (1.74 MB)

Crédit : NA – Les discussions entre viticulteurs et spécialistes des OAD ont permis de déterminer l’emplacement le plus stratégique pour installer la station météo.

Après concertation et discussion avec les représentants d’AgroBio et de Promété, l’entreprise créatrice des OAD, les viticulteurs proposent un emplacement qui paraît le plus stratégique pour y installer la station météo connectée.

? Écouter Jean Goubault de Brugières

 « Si on doit repérer une tâche de mildiou, c’est ici. La première. Parce que ça reste toujours humide, quand il pleut, ça reste humide longtemps, ce qui fait que les contaminations sont un peu plus rapides ici que sur les autres coins oùça va se drainer ou ça va sécher plus vite. Ici, théoriquement, on trouve les premières tâches. C’est pour ça que dans un sens ici, ça nous plaisait pas trop mal. »

 

Gain économique, mais pas que

Une fois en place, la station météo relèvera toutes les variables météorologiques sur un rayon de 5 km. Des données traitées ensuite selon chaque particularité du sol et du cépage du vignoble. Grâce à son OAD, le viticulteur connecté recevra alors des informations en temps réel et des alertes par SMS, en cas de risque élevé de mildiou par exemple.

Et qui dit meilleure prévision, dit meilleur traitement et donc, moins de perte. Une économie financière non négligeable qui n’est pas la priorité de Laurence Faucheux, viticultrice bio du Domaine Moulin Garreau à Lamothe-Montravel.

? Écouter Laurence Faucheux

« Ça induit aussi un coup économique moindre, mais ce n’est pas la motivation première, sinon je ne serais pas en bio! (rires) La motivation première c’est réduire effectivement physiquement le nombre de traitements, réduire aussi le nombre de passages en tracteur. C’est du temps, c’est… à prendre dans sa globalité. » 

Station météo vigne 2.jpg (1.35 MB)

Crédit : NA – Et c’est à la sortie de St Vivien que la station météo va finalement prendre place.

Pour Fanny Monbouché aussi, au-delà du gain financier, c’est le gain de temps qu’elle apprécie le plus.

? Écouter Fanny Monbouché

« On est stressés tout le temps, d’avril à fin juillet, en terme de météo, de risques de maladies, etc. L’OAD, c’est l’outil pour mieux dormir. »

 

Après bientôt 4 ans d’utilisation, la viticultrice bio de Monbazillac constate les résultats : entre -20 et -30% de traitement, selon les années.

 

Formation comprise

Également administratrice d’AgroBio Périgord, Fanny Monbouché ne manque pas de souligner que des améliorations sur le logiciel seraient les bienvenues.

? Écouter de nouveau la viticultrice 

 « Ça fait depuis 4 ans que je leur dis que leur tableau est illisible. Il y a beaucoup de données en fait. Les jours, les traitements déjà effectués, les risques par maladie. Ça fait un graphique à chaque fois qui s’alourdit. Les risques de pluviométrie aussi… C’est très dense. Et plus c’est dense, plus ça devient compliqué de lire une information et de trouver l’info pertinente. »

 

Chaque viticulteur adhérent bénéficiera d’une formation pour mieux appréhender cette nouvelle technologie qui peut, parfois, rebuter. D’où l’importance de faire comprendre l’intérêt du projet, rappelle Romain Cahuzac, de l’entreprise Promété.

? Ecouter Romain Cahuzac

« Certains viticulteurs sont un peu réfractaires à l’idée de se lancer dans les nouvelles technologies. On veut leur montrer que ça marche. Faire des essais grandeur nature, c’est avoir plus de preuves scientifiques. Montrer que ça marche pour gagner la confiance des viticulteurs, engendrer un effet boule de neige et que le maximum de viticulteurs rentre dans le projet. » 

AgroBio Périgord et l’entreprise Promété comptent installer les dix stations météo sur le vignoble de Bergerac et de Duras d’ici février 2021. Chaque station couvre en moyenne les parcelles de huit à dix viticulteurs. Si l’équipement coûte dans les 4500 euros, maintenance annuelle comprise, les adhérents payent, chaque année, entre 150 et 350 euros, selon l’outil choisi, que ce soit uniquement centré sur le mildiou, sur l’oïdium, ou les deux.

Notez que le programme, prévu sur trois ans, s’inscrit dans le cadre de VitiRev, un projet régional de réduction des pesticides en viticulture.